« Zéro émission nette » : Oxfam s’inquiète d’une tendance au « vernis vert »

Sébastien Arnaud
04/08/2021


Alors que l’heure est aux engagements grandiloquents, l’ONG Oxfam s’inquiète des conditions de réalisation des objectifs zéro émission nette avec notamment la multiplication des initiatives de compensations avec des effets délétères d’accaparement de terres.



Creative Commons - Pixabay
Attention à ce que les objectifs zéro émission ne soit pas uniquement des engagements à compenser par tous les moyens. Voilà en somme ce que craignent les observateurs des négociations environnementales et que l’ONG Oxfam relève dans un rapport qui vient d’être publié. Mardi 3 aout, l’association a publié « Pas si net - Objectifs climatiques « zéro émission nette » : conséquences sur l’équité foncière et alimentaire ».

« À l'heure actuelle, 61 % des pays, 9 % des États et des régions parmi les pays fortement émetteurs, et 13 % des villes de 500 000 habitants (ou plus) auraient défini des objectifs zéro émission nette, selon l'inventaire d'Oxfam. Le gouvernement britannique figurait parmi les premiers pays du G7 à prendre un tel engagement en 2019 et « profite de sa présidence de la COP 26 pour obtenir des engagements similaires d'autres pays », rappelle l'association. Aujourd'hui plus de 120 pays, dont les États-Unis, le Japon et l'Union européenne se sont engagés à atteindre le zéro émission nette à l'horizon 2050 (et 2060 pour la Chine). Mais « leurs promesses sont pour la plupart imprécises et ne s'appuient pas sur des plans assortis de résultats mesurables », critique l'ONG » note Actu Environnement

S’il faudra évidemment juger sur pièce, l’appréhension de l’association mérite qu’on s’y intéresse. Car elle montre qu’une proportion importante des acteurs économiques qui promettent d’arriver à « zéro émission nette » le font en développant des puits de carbone. Avec le risque de voir la part de la surface terrestre dédiée à cet objectif augmenter et donc empiéter sur les terres agricoles qui ont une vocation alimentaire essentielle. « Ainsi, Oxfam estime que les terres utilisées exclusivement pour stocker le carbone, et susceptibles d'entrer en concurrence avec la production alimentaire, pourraient couvrir jusqu'à 1,62 milliard d'hectares. Soit « plus que la totalité des terres arables actuelles ». L'ONG craint que « l'explosion » des engagements « zéro émission nette » provoque une nouvelle flambée de la demande en terres, « surtout dans les pays à revenu faible et intermédiaire, ce qui pourrait entraîner des déplacements de masse et une faim aiguë » » relève Actu Environnement.

Lire ici en intégralité l’article d’Actu Environnement cité