Vers une plage sans tabac

Arthur Fournier
04/07/2013


Les fumeurs doivent-ils s’attendre à devoir s’abstenir sur les plages ? C’est en tout cas une tendance naissante, celle de l’interdiction de fumer sur les plages en période estivale. Cette année, sur la plage de l’Éventail de Saint-Malo la consommation de cigarettes ne sera plus autorisée du 5 juillet au 1er septembre. Une initiative déjà précédée de plusieurs exemples, et que d’autres villes risquent de suivre.



Une interdiction qui s’étend progressivement

L’interdiction saisonnière pratiquée à Saint-Malo s’inscrit dans un mouvement qui tend à se généraliser, car déjà cinq autres communes se sont inscrites dans ce programme. C’est en 2011 que La Ciotat instaurait pour la première fois en France une telle initiative. À Nice, à Cannes, à Menton ou à Ouistreham, certaines plages sont ainsi interdites aux fumeurs. Plus question alors de s’en griller une en bronzant sur sa serviette. Par ailleurs, les villes du littoral français ne sont pas les seules à avoir mis en place de telles mesures. Par exemple, dans l’Aisne, Saint-Quentin qui met en place une plage estivale le long de l’étang d’Isle et dans l’Aveyron, la ville de Rodez qui elle aussi bénéficie d’une plage saisonnière, participent à l’initiative.
 
L’objectif de telles mesures vise le confort de tous, mais aussi la prévention. À l’initiative de la Ligue nationale contre le cancer (LNCC), les pouvoirs publics favorisent le dialogue afin d’expliquer l’utilité de ces plages sans tabac. L’amende de 18 € n’étant alors que très rarement appliquée.

Un programme de la Ligue nationale contre le cancer

La LNCC, qui se fait le porte-étendard de la lutte antitabac est à l’initiative de ce programme « Plage sans tabac ». Le professeur Maurice Schneider, président du comité des Alpes-Maritimes de la Ligue contre le cancer et cancérologue, précise que « le but de ces plages non-fumeurs, déclinaison du label national Espace sans tabac, est d'amener les gens à arrêter de fumer pour enrayer les 73 000 décès annuels directement liés à la cigarette ». Mais c’est aussi pour « protéger les victimes du tabagisme passif, que l'on estime à environ 3000 personnes par an » ajoute-t-il(1).
 
À l’étranger, des villes comme Vancouver réglementent la consommation de cigarettes dans les lieux publics tels que les parcs ou les plages. Mais de telles mesures, au-delà de leur intérêt sanitaire, soulèvent la question de la difficulté de mise en place. Car s’il est globalement aisé de faire respecter une interdiction de fumer dans les lieux fermés, sur des lieux aussi vastes que des parcs ou des plages le problème devient tout de suite plus complexe.
 
Enfin, la réelle problématique de fonds de cette initiative n’est sincèrement pas le tabagisme passif (même s’il est évoqué) qui est alors peu nocif et voire bien moins nocif qu’une pollution moyenne en ville, dans ces lieux soumis aux vents que sont les plages. La mesure peut en effet paraitre de ce point de vue totalement dérisoire et contraignante, à tort, car elle aura au moins le mérite de rendre les plages plus propres. L’on touche ici en effet à un véritable problème.

(1) http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/07/02/01016-20130702ARTFIG00415-saint-malo-sixieme-ville-en-france-a-instaurer-une-plage-sans-tabac.php

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