Une TVA renforcée sur la viande mais pas sur les légumes examinée à Bruxelles

13/09/2021


Deux commissions du parlement de l’UE ont mis au point des amendements qui visent à modifier nos habitudes alimentaires à coups de taxes. Une initiative dont on comprend la logique mais qui passe une fois de plus à côté de l’enjeu des origines des viandes.



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Que ce soit pour des questions environnementales, de santé ou de soutien de nos éleveurs, ce sont les viandes importées ou produites industriellement qui doivent être de moins en moins rentables. Et de ce point de vue, les élus du Parlement européen ratent leur cible en cherchant à imposer une augmentation généralisée des prix de la viande avec des taxes. En fin de semaine dernières, les commissions du parlement dédiées à l’agriculture pour l’une et à l’environnement pour l’autre se sont réunies ensemble pour mettre au point un document sur l’agriculture et la consommation qui doit être ensuite soumis au vote. « Parmi les dizaines d’amendements de compromis votés lors de ces deux jours d’examen, le numéro 27, adopté par 108 voix pour, dix-sept contre et trois abstentions, prévoit de donner « plus de flexibilité aux Etats membres pour différentier les taux de TVA [taxe sur la valeur ajoutée] sur les produits alimentaires en fonction de leurs impacts sur la santé et l’environnement ». Dans le détail, les députés de ces deux commissions proposent qu’il soit possible d’appliquer une TVA à 0 % sur les fruits et légumes, et d’appliquer le taux de TVA maximal sur des aliments à l’impact carbone plus important, comme la viande ou les produits laitiers, et moins favorables pour la santé, comme les boissons sucrées » se félicite Le Monde.

Et le quotidien de développer les arguments en faveur de cette mesure, notamment les émissions de CO2 de la viande, comparant ce projet de TVA majorée à celle qui s’applique aux sodas. « Outre les dépenses de santé liées à la prise en charge de maladies comme le diabète de type 2, l’obésité ou les maladies cardiovasculaires, la FAO s’inquiétait du coût social et économique de l’aggravation du réchauffement climatique. L’alimentation représente près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique et la viande à elle seule pèse de façon disproportionnée dans ces rejets, avec 56 % à 58 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole pour seulement 18 % des calories ingérées. » avance l’article. Oubliant de faire la distinction entre les viandes bio, l’élevage traditionnel et les importations ou viandes issues de l’intensif. Avec pour risque principal de voir les viandes de moins bonnes qualité – et donc les moins chères – se vendre au prix des meilleures.