Renouvelable : le casse-tête de l’espace nécessaire

Sébastien Arnaud
20/04/2020


Les énergies renouvelables nécessitent des espaces largement supérieurs pour produire de l’électricité. Un défi de taille qui participe à la défiance vis-à-vis de ces infrastructures.



Creative Commons - Pixabay
Pour produire un TWh, il faut 126,9 km2 pour les éoliennes, 16,9 km2 pour les barrages, 15,1 km2 pour le photovoltaïque contre 0,64 km2 pour le charbon et 0,13 km2 pour le nucléaire. Ces chiffres relayés par un article de Futura Sciences soulignent l’enjeu de l’espace est donc clé pour comprendre les défis de la transition écologique. Car si les énergies propres séduisent dans leur principe, la réalité est parfois largement répulsive pour ceux qui voient pousser près de chez eux des grandes infrastructures.
 
D’autant que l’espace requis pose de nombreuses questions d’ordre écologique, comme le fait judicieusement remarquer Futura Science : « Faut-il choisir entre réchauffement climatique et préservation de la biodiversité  ? C'est la question posée par les énergies renouvelables. D'un côté, elles permettent de réduire les émissions  de gaz à effet de serre  en fabriquant de l'énergie « propre ». De l'autre, elles génèrent une artificialisation des espaces naturels avec une perte importante d'habitat et de biodiversité. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Global Change Biology, a passé en revue près de 3.000 installations d'énergies renouvelables à travers le monde (centrales solaires, éoliennes  et hydroélectriques), et calculé que ces dernières empiètent ou dégradent 886 espaces naturels protégés et plus de 800 sites clés pour la biodiversité, tels que définis par l'UICN  (Union internationale pour la conservation de la nature) ».
 
« Notre étude ne doit pas être interprétée comme un plaidoyer contre les énergies renouvelables, essentielles à la réduction d'émissions de CO2L'implantation de ces infrastructures doit cependant être reconsidérée de manière à ne pas porter atteinte à la biodiversité », explique un des auteurs de l’étude. Ces derniers recommandent de favoriser des petites structures disséminées plutôt que des centrales importantes. Pour la France, l’enjeu reste de conserver son indépendance énergétique qui est largement dépendante du nucléaire.