Ramadan : le Conseil d’État refuse de laisser les mosquées ouvertes pour la « nuit du destin »

Sébastien Arnaud
07/05/2021


Alors que la mosquée de Paris demandait à ce que l’établissement religieux reste ouvert exceptionnellement la nuit du 8 au 9 mai, pour une fête religieuse, le Conseil d’Etat s’est opposé. Un mois après la Vigie Pascale interdite, l’État reste sur la même ligne.



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Pas d’exception, même pour « la nuit du destin ». Le Conseil d’État a tranché et refusé la demande de la mosquée de Paris pour une ouverture exceptionnelle pour cette fête qui a lieu cette année dans la nuit du 8 au 9 mai. « Le recteur de la mosquée de Paris réclamait que les lieux de culte puissent ouvrir de 21h00 à 2h00 du matin, pendant le couvre-feu, la nuit du 8 au 9 mai, qui correspond à la « nuit du destin » dans le mois du ramadan. Cette nuit « constitue un rite essentiel pour les musulmans, à savoir la célébration de la nuit au cours de laquelle le Coran a été révélé au prophète Mohammed (...) par l'ange Gabriel », avait argué Chems-eddine Hafiz, qui avait saisi la plus haute juridiction administrative après un premier refus du ministre de l'Intérieur. Le Conseil d'État a justifié sa décision par le fait que «la situation sanitaire demeure préoccupante, avec des indicateurs encore dégradés et un rythme de propagation du virus qui demeure élevé sur l'ensemble du territoire », affirme l'institution, dans un commentaire accompagnant la décision » relève l’Agence France Presse.
 
La réponse de l’État est conforme à la ligne qui avait été tenue par les catholiques lors de la fête de Pâques. Pour cette plus grande fête du calendrier religieux chrétien, les offices nocturnes et notamment la Vigile pascale avaient été interdites de nuit et déplacées aux premières heures du matin. Ainsi, explique le Conseil d’État, «le ministre de l'Intérieur a, pour la période du ramadan, autorisé l'ouverture des mosquées dès la première prière du matin. » Une possibilité saisie par de nombreuses mosquées, et que celle de Paris est désormais contrainte de saisir après ce refus.