Racisme, le National Géographic fait son « mea culpa »

15/03/2018


La rédactrice en chef du National Geographic a publié un éditorial dans lequel elle s’excuse au nom de son journal pour les messages racistes véhiculé au cours de son histoire. Fondé par des explorateurs en 1888, ce journal de référence a en effet publié des reportages et articles qui aujourd’hui choquent.



ILD
Le National Geographic a décidé de faire son propre examen de conscience. Créé en 1888 par des explorateurs américains, ce journal est une institution qui publie des longs articles et reportages pour ses contemporains. Sauf que depuis 1888, la vision des autres cultures a largement évolué et certains reportages sont aujourd’hui choquants. « John Edwin Mason, professeur à l’université de Virginie, est ainsi chargé de passer au crible les archive du journal, fondé par une société d’explorateurs de Washington, en 1888. Tout y passe. Cet article de 1916 où les Aborigènes d’Australie, qualifiés de « sauvages », sont « classés parmi les moins intelligents de tous les êtres humains » » rapporte France Inter.

« Supériorité de la technologie occidentale. Dichotomie entre les civilisés et les non-civilisés. « Les Américains, conditionnés par la ségrégation,  n'avaient en tête que des caricatures grossières et racistes », estime l’historien. « « National Geographic » est né à l’apogée de la colonisation. Le monde était divisé entre colons et colonisés. Une ligne de couleur les séparait. « National Geographic » n'a pas organisé l'émancipation des préjugés que son autorité lui permettait » » lit-on plus loin.

Le journal a connu la ségrégation et le traitement inhumain réservés aux indiens d’Amérique. « Analyse d’autant plus pertinente que si la revue a dépeint avec force les « natifs » du lointain souvent dénudés, jusque dans les années 1970, elle ignore les femmes et, surtout, les Noirs qui vivent aux États-Unis. « National Geographic » n’a pas fait le boulot d’un grand magazine comme « Life » sur l’évolution des mentalités » ajoute la chroniqueuse de la radio française.

En faisant son autocritique, le magazine montre bien comment un journal ou une institution porte toujours un peu de responsabilité lorsqu’elle assiste à une situation choquante et dégradante sans essayer de faire la différence.
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