Pour Greenpeace, l’énergie nucléaire est « ruineuse »

Sébastien Arnaud
02/07/2015


Mercredi 1er juillet, des militants de l’ONG Greenpeace ont bloqué l’entrée du ministère de l’Economie et des finances pour faire passer leur message antinucléaire. Les écologistes ont affirmé que l’argument économique ne tenait pas la route et que l’énergie nucléaire est « ruineuse » et « une impasse industrielle ».



Habituée des coups médiatiques, Greenpeace a encore frappé en bloquant le ministère de l’Economie et des finances le 1er juillet. Toujours avec des méthodes contestées, qui frisent l’illégalité, les militants français font parler des causes défendues par l’ONG.
 
« Nous protestons contre le gaspillage incessant des deniers publics dans l'énergie nucléaire. En plus d'être dangereuse, l'énergie nucléaire se montre aujourd'hui ruineuse : elle n'est plus compétitive et c'est toute la filière qui est en train de sombrer dans une impasse industrielle » résume le communiqué de l’association.

L'argument économique en question

Les militants ont voulu affirmer que l’argument selon lequel le nucléaire était nécessaire d’un point de vue économique était faux. Pour eux, « les énergies renouvelables sont en plein boom. Elles s'avèrent aujourd'hui viables et prêtes à prendre le relais, tant technologiquement qu'économiquement, avec des milliers d'emplois à la clé. Malheureusement, en France, le lobby nucléaire agit comme un verrou : l'idéologie du tout-nucléaire empêche en effet la mise en place d'une réelle politique en faveur des renouvelables. »
 
Greenpeace estime plus loin qu’en France « aucune stratégie cohérente pour le secteur de l'énergie n'a jusqu'à maintenant été mise en place ». Et que le retard du développement du renouvelable sur nos voisins européens est de plus en plus important. « C'est donc ce verrou qu'il faut faire sauter. Et c'est à l'État, donc à François Hollande, qu'il incombe d'agir pour engager une réelle transition énergétique et parvenir à 100 % d'énergies renouvelables d'ici 2050 » continue le communiqué. Pire, les militants estiment que le cas Areva est représentatif de la santé du secteur du nucléaire.
 
Si la question de la transition écologique et des moyens de la financer se posent évidemment. Il est difficile de ne pas relever cependant que la situation économique d’Areva est surtout liée à ses activités à l’étranger. Par ailleurs, la situation de nos voisins sortis du nucléaire – alors que la part était inférieure – est en demi-teinte. C’est notamment le cas en Allemagne où les conséquences sur l’emploi ont été importantes et où le retour au charbon a été observé.