Pollution Ile-de-France, Circulation alternée et « cellule de crise » alors que le niveau d’alerte a baissé

17/03/2014


Lundi 17 mars, 700 policiers sont mobilisés et le Premier ministre se rend à la « cellule de crise » de la Préfecture de Paris. Les associations d’automobilistes dénoncent un dispositif « stupide » et « électoraliste » alors que Airpaf a baissé le niveau d’alerte pollution.



Lundi 17 mars, dès 5 heures du matin, 700 policiers sont mobilisés pour contrôler les plaques d’immatriculation à une soixantaine de points d’entrée de Paris. Le dispositif de circulation alterné annoncé par le gouvernement est en place. Les motos et voitures dotées d’une plaque paire, avec moins de trois passagers, ne peuvent prendre la route dans la petite couronne. Ceux qui ne respectent pas la consigne doivent payer une amende de 35 euros et seront dans l’obligation de faire demi-tour.
 
Sur les réseaux sociaux, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, a expliqué qu’il irait à la Préfecture de police rendre une visite à la cellule de crise mise en place pour l’occasion. Il sera accompagné des ministres de l’Ecologie et des Transports. Le chef du gouvernement a expliqué que ces mesures montraient la détermination du gouvernement de « combattre tout ce qui peut aller à l’encontre de la santé des gens, donc la pollution ».
 
Les transports restent gratuits sur l’agglomération parisienne et un million de places supplémentaires devraient être garanties par la RATP et la SNCF. Les stationnements seront aussi gratuits pour les voitures aux plaques paires.

Associations d’automobilistes en colère

Dimanche, les associations d’automobilistes ont multiplié les communiqués et les déclarations. La mesure serait ainsi « stupide » et « électoraliste ». L’Automobile Club Association (ACA) a déclaré dans un communiqué que « une fois de plus, l'automobiliste est une cible facile alors qu'il semble que le chauffage urbain pollue davantage, mais personne ne demande d'alterner le chauffage ».
 
Le président de l’ACA, Didier Bollecker, reconnaît que les voitures sont responsables de 18% des émissions de particules fines mais s’agace du peu de mesures sur les 82% restants : « Des mesures sont-elles prises dans les secteurs résidentiels, tertiaires, industriels, agricoles, etc. ? »
 
Pierre Chasseray, directeur général de l’association 40 millions d’automobilistes, a été plus direct : « Je suis atterré de voir qu'un petit lobby a réussi à mettre dans la tête des gens que la voiture était la cause du pic de pollution. Cette mesure est pire qu'injuste, elle est stupide. »
 
Les associations sont d’autant plus remontées que la mesure est mise en place au moment où Airpaf, association de surveillance de l’air, a baissé son niveau d’alerte. « Pour lundi, on ne prévoit pas d'alerte mais une information » expliqué l'association avant d’ajouter que « le seuil d’information est cependant important, surtout après autant de jours de pollution quasiment consécutifs. »