Pétrole, Washington relance en force la production offshore

Sébastien Arnaud
05/01/2018


Le secrétaire à l’intérieur des Etats Unis vient d’annoncer la relance massive de l’industrie pétrolière offshore du pays. En parallèle d’une politique de laisser faire et d’autorégulation de l’industrie pétrolière, cette décision ouvre de beaux jours aux énergies fossiles du pays.



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« Nous allons devenir la superpuissance de l’énergie » a lancé Ryan Zinke, le secrétaire à l’intérieur des Etats-Unis. En l’occurrence, précisons-le, il parle d’énergie fossile puisque le slogan a été prononcé lors d’une conférence de presse d’annonce de relance des forages en mer.

« Pour cela, Washington compte ouvrir à l’exploration pétrolière 90 % des zones maritimes américaines, progressivement à partir de 2019. La mesure, qui mettra plusieurs trimestres pour être mise en œuvre, s’accompagne de deux autres décisions importantes : l’autorisation des forages dans un sanctuaire de l’Alaska, l’Arctic National Wildlife Refuge – surprenant cavalier inclus dans la réforme fiscale adoptée en décembre 2017 – ainsi que l’assouplissement des régulations techniques sur le forage en mer, qui avaient été adoptées dans la foulée de la catastrophe Deepwater Horizon » rapporte Le Monde.

En somme, l’industrie pétrolière américaine aura les mains complètement libres pour relancer les activités offshores. Pire, « Parallèlement, les réglementations sont en voie d’assouplissement. Dès avril 2017, M. Trump avait signé un décret demandant de réexaminer ces mesures accusées de « priver [le] pays de milliers et de milliers d’emplois potentiels et de milliards de dollars de richesse ». A l’avenir, le gouvernement fédéral s’impliquerait moins dans le contrôle des puits, laissant aux entreprises le soin de se réguler. Il appartiendrait aux industries pétrolières et non pas à l’Etat de déterminer si une installation est sécurisée ou non » rappelle le quotidien français.

Avec cet allégement de la pression réglementaire et sécuritaire, les autorités américaines estiment que les pétroliers vont économiser des centaines de millions de dollars. Selon eux, cette surveillance n’était pas nécessaire. « L’idée générale est que l’industrie peut se réguler elle-même, qu’elle a tiré les leçons de la catastrophe qui a coûté à BP 18,7 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros) en pénalités et dommages et intérêts, et qu’au fond, la nature est plus résiliente qu’on ne le croit » avance Le Monde.