Pesticides, Greenpeace veut changer de modèle agricole

Jean Camier
09/02/2015


Par communiqué, l’ONG Greenpeace s’insurge contre les habitudes françaises dans le domaine des pesticides. Le pays est en effet le troisième consommateur mondial de ces substances. Pour les militants il faut « changer de modèle agricole ».



Alors que les sénateurs viennent de rejeter la proposition de moratoire européen sur les néonicotinoïdes de leur collègue écologiste Joël Labbé, Greenpeace s’insurge. Dans un texte intitulé « Réduire l’usage des pesticides, c’est bien. Changer de modèle agricole, c’est mieux ! » l’ONG estime qu’il faut aller plus loin dans la lutte contre les pesticides.
 
« Initié en 2008 lors du Grenelle de l’environnement, l’objectif du plan Ecophyto était de réduire de 50% l’usage des pesticides d’ici 2018. Très vite, cet objectif a été abandonné, le plan n’ayant pas bénéficié des moyens nécessaires à sa mise en œuvre. Conséquences : non seulement l’objectif est loin d’être atteint, mais à cela s’ajoute une augmentation de l’usage des pesticides de 5% entre 2009 et 2013 et 9,2% entre 2012 et 2013 ! La France reste donc tristement sur la troisième place du podium mondial des plus gros consommateurs de pesticides, alors que les impacts environnementaux ne sont plus à démontrer » commence le texte.
 

Stéphane Le Foll, reculer pour mieux sauter

« L’échec ayant été cuisant sur l’objectif de réduction de 50% des pesticides d’ici 2018, Stéphane Le Foll a présenté ce jour Ecophyto2 » continue Greenpeace en réaction aux annonces du ministre de l’Agriculture (notre article).
 
Les militants reprochent au ministre de prétendre mettre en avant un projet ambitieux quand il s’agit du même objectif que précédemment mais avec une échéance décalée de 2018 à 2025.
 
Selon eux, il ne faut pas seulement chercher à diminuer les pesticides mais révolutionner le secteur : « Aujourd’hui, de trop nombreux agriculteurs mettent des pesticides dans leurs champs à titre préventif même si leurs cultures ne sont pas menacées par des insectes nuisibles. Tant que l’usage des pesticides représente une « assurance-récolte » pour les agriculteurs et coûte moins à court terme que les solutions alternatives, les agriculteurs ne pourront pas s’en passer. En ce sens, toute démarche visant à dissuader d’avoir recours aux pesticides est utile. »