Nucléaire : l’heure de vérité pour l’énergie décarbonnée mais impopulaire

10/08/2020


Alors que la France pouvait prétendre être la première puissance nucléaire, la situation s’est nettement dégradée en quelques années. Mauvaises gestions stratégiques et absence de position claire sur le sujet ont largement contribué à une situation délicate.



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Que faut-il souhaiter au nucléaire ? Gagner en efficacité, régler les défis des déchets ou disparaitre au profit d’autres sources d’énergie ? Dans ce débat, on peine à avoir un avis sans avoir l’impression de choisir un camp plutôt que l’autre. Car si l’objectif reste de supprimer les émissions de CO2 et que le nucléaire le permet, les dangers du nucléaire et les déchets radioactifs sont des défauts que l’on ne peut pas prendre à la légère. 
 
L’affaire est d’autant plus paradoxale que sans avoir trouvé une position claire sur le sujet, la France tue à petit feu son savoir-faire dans le domaine sans placer les jalons de la suite. Outre les fiascos des chantiers vendus à l’étranger par EDF et les calendriers jamais respectés sur le démantèlement des anciennes structures, l’on peine à repérer les signaux optimistes dans le domaine.
 
Sans risquer de tomber dans les oppositions habituelles, soulignons qu’une filière de la recherche française continue à travailler sur la lutte contre les défauts du nucléaire pour profiter pleinement de ses avantages. « Le nucléaire est un sujet de discorde en France. S’il reste l’énergie la plus utilisée dans le pays, il fait face à de vives contestations ces dernières années. Face à ces critiques, les scientifiques tentent de "développer un nouveau nucléaire qui élimine les risques à la base", affirme Daniel Heuer, directeur de recherche au CNRS. Il n’y aurait plus de risques d’incendie et cela ne produirait plus de "déchets à longue durée de vie" et lutterait même contre les déchets actuels » nous apprend FranceInfo.
 
Pour le chercheur, il est grand temps de lancer des grands objectifs industriels. Alors que les Emirats Arabes Unis viennent d’inaugurer leur première centrale nucléaire, et que de nombreux pays cherchent des solutions pour bannir le CO2 sans prendre de risques d’approvisionnement, il faut donc trouver des alternatives aux choix actuels. « Les réacteurs actuels, ils sont conçus pour fonctionner 60 ans. Ils ont en moyenne 30, certains ont 40 ans. Ça veut dire qu’on a au moins 20 ans devant nous pour préparer l’avenir donc je crois qu’il est grand temps de s’y mettre. Il est grand temps de préparer l’avenir. C’est clair qu’on ne va pas construire des milliers de réacteurs du type de ceux qui fonctionnent actuellement. La société ne l’acceptera jamais donc il faut absolument passer au nouveau nucléaire » commente le chercheur du CNRS.