Michelin s’engage dans une politique d’approvisionnement « zéro déforestation »

16/06/2016


Le groupe leader mondial du pneumatique vient d’annoncer une nouvelle politique pour l’approvisionnement du caoutchouc naturel avec « zéro déforestation ». Par communiqué Greenpeace salue l’initiative et reproche aux autres industries engagées dans le caoutchouc de ne pas s’engager de la même manière.



L’industrie automobile est responsable de 80% de la production mondiale de caoutchouc naturel. Avec un total de 900 000 tonnes chaque année, des conséquences désastreuses sur la déforestation, il est temps pour les grands acteurs de ce secteur de prendre leur responsabilité en s’orientant vers des alternatives plus respectueuses des ressources naturelles.

Vœux pieux et irréalisable ? Ce n’est pas l’avis du leader mondial du pneu, Michelin, qui vient de s’engager à mettre en place une politique d’approvisionnement « zéro déforestation ». Une annonce qui satisfait les associations et notamment Greenpeace qui s’est fendu d’un communiqué pour l’occasion « bien entendu, nous serons extrêmement vigilants à l'application effective de cette politique, car après les engagements vient nécessairement le temps de leur mise en oeuvre, et le fléau de la déforestation doit être combattu urgemment. C'est néanmoins un excellent signal envoyé à tout le secteur du caoutchouc naturel et par suite à celui de l'industrie automobile, qui à elle seule avale 80% de la production mondiale. »
 

Pression sur les autres acteurs du pneu

« Ce mouvement positif de Michelin implique de fait une marginalisation de tous les autres acteurs du caoutchouc qui refuseraient de s'engager contre la déforestation, et révèle par contraste leur manque de vision. Comme par exemple, l'un des fournisseurs actuels de Michelin, une entreprise de plantations désormais bien connue : la Socfin » note à juste titre Greenpeace.

C’est une démarche ambitieuse qu’entreprend Michelin. Une politique qui doit être suivie et encouragée comme le premier pas vers une révolution du secteur. Si le groupe parvient à entamer ce virage en restant compétitif, les fournisseurs seront dans l’obligation de s’adapter et la concurrence sera sous pression pour suivre cette direction.

« L'engagement de Michelin montre que de grands groupes peuvent s'engager pour l'environnement. Ce qui n'est pas le cas du groupe Bolloré, qui détient toujours 38,75 % de la Socfin et qui ne peut se dédouaner de sa responsabilité à l'égard des pratiques de la Socfin et des menaces que celle-ci continue de faire peser sur les forêt africaines et les populations locales » conclue le communiqué de l’ONG.