Lutter contre la corruption est encore plus urgent avec la crise du COVID-19, estime le FMI

Sébastien Arnaud
30/07/2020


Dans une note publiée à ce sujet, des experts du FMI affirment que les risques et effets de la corruption sont accentués à cause de la pandémie de COVID-19. L’intervention accrue des pouvoirs publics, les difficultés budgétaires ainsi que la crise financière engagent à être encore plus vigilant.



Creative Commons - Pixabay

La corruption est un mal public dont les effets, bien que diffus, concernent toute la société. Pire, estime le FMI, « l'abus d'une charge publique à des fins personnelles, est plus qu'une perte d'argent : elle érode le contrat social et mine la capacité de l'État à promouvoir une croissance de l'économie qui profite à tous les citoyens. La corruption était un problème avant la crise, mais la pandémie de COVID-19 a accru l'importance d'une gouvernance plus forte. »

 

Trois experts du Fonds monétaire international signent une note qui souligne ce dernier aspect. Selon eux, les spécificités de la période que nous vivons rendent encore plus cruciale la lutte contre les injustices et gaspillages de fonds publics que représente la corruption. « Premièrement, les pouvoirs publics, partout au monde, renforcent leurs interventions pour lutter contre la pandémie et donner des moyens de survie économique aux individus et aux entreprises. Ce rôle élargi est crucial mais il accroît aussi les risques de corruption. Pour que les fonds et les mesures aident les individus qui en ont le plus besoin, les pouvoirs publics ont besoin de rapports transparents et établis en temps opportun, d'audits ex-post et de procédures de responsabilisation, et ils doivent coopérer étroitement avec la société civile et le secteur privé » avancent-ils.

 

Ils expliquent par ailleurs que la dégradation des finances publiques à cause de l’arrêt de l’économie et des interventions diverses engage à lutte contre le gaspillage. Puis concluent par la fait que « les crises ébranlent la confiance de la population dans l'État et les institutions, et les comportements éthiques deviennent plus importants face à une demande de services médicaux aussi forte. Des preuves de corruption pourraient nuire à la capacité d'un pays à réagir efficacement à la crise, ce qui aggraverait les conséquences économiques et exposerait à une perte de cohésion politique et sociale.  Au cours de cette crise, le FMI a gardé le cap sur son travail en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption. Notre message à tous les pays a été clair : prenez toutes les mesures nécessaires quoi qu'il en coûte, mais gardez-en une trace, parce que la responsabilité ne doit pas se perdre dans le processus. »