Les vols intra-européens bientôt moins polluants ?

Grégoire Hernandez
07/03/2024


Après des années de tractations, un accord provisoire sur la réforme du "ciel unique européen" promet des vols moins polluants et plus ponctuels.



Une réduction des émissions de CO2 à venir

Depuis plus d'une décennie, l'Europe s'efforce de fluidifier son espace aérien, confronté à des retards chroniques et à une pollution croissante. Un pré-accord a été trouvé entre le Parlement et le Conseil européens marque un tournant décisif. En simplifiant les réglementations et en harmonisant le contrôle du trafic aérien, cette réforme vise à accélérer les voyages et à diminuer les émissions de CO2. Une ambition qui, selon Georges Gilkinet, ministre belge de la Mobilité, représente "une avancée historique" pour le secteur.

L'objectif est clair : rendre les vols plus écologiques et réduire l'impact environnemental de l'aviation. Le "ciel unique européen" introduit des itinéraires de vol optimisés et des redevances variables pour encourager les compagnies aériennes à adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement. Ces mesures, combinées à l'utilisation de technologies propres, devraient permettre une réduction significative des émissions de CO2, tout en limitant les nuisances sonores et la pollution atmosphérique aux abords des aéroports.

Atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050

Malgré l'enthousiasme suscité par l'accord provisoire, le chemin vers la mise en œuvre complète de la réforme reste encore loin. Les obstacles politiques et les intérêts nationaux ont longtemps freiné les progrès. De plus, le secteur de l'aviation doit encore relever de nombreux problèmes pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050, comme le souligne l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). La réussite de cette initiative nécessitera une collaboration étroite entre les États membres, les compagnies aériennes et les gestionnaires du trafic aérien.

En optimisant les itinéraires et en améliorant la coordination entre les différents espaces aériens nationaux, les passagers bénéficieront de vols plus courts et moins sujets aux retards. Cette modernisation est également une réponse aux critiques sur l'efficacité du contrôle aérien, notamment en France, où, selon Johan Lundgren, PDG d'easyJet, les vols consomment jusqu'à 20% de carburant en plus du nécessaire. En fin de compte, cette réforme pourrait non seulement contribuer à un ciel plus propre mais aussi à une expérience de voyage améliorée pour des millions de passagers européens.