Les dégâts de la pollution lumineuse sur les insectes

04/12/2019


Le déclin des insectes inquiète vivement la communauté scientifique pour ce qu’il représente concernant la biodiversité. Mais si le réchauffement climatique et les pesticides sont souvent montrés du doigt, on oublie souvent que la pollution lumineuse a sa part de responsabilité.



Source : Creative Common Pixabay

Moins d’insectes, c’est beaucoup d’inquiétudes pour la biodiversité en général et la sécurité alimentaire en particulier. Si le constat a été fait et vérifié depuis un moment, on a tendance à simplifier les causes de cette situation. Ainsi si l’on montre, à raison, souvent du doigt le changement climatique, les pesticides ou les espèces envahissantes, on oublie trop souvent que la lumière artificielle a un impact. C’est ce que nous rappelle un communiqué de Humanité et Biodiversité à ce sujet. 

 

L’association va jusqu’à parler d’une « apocalypse des insectes » et pointe les conséquences dramatiques de cette tendance. « La plupart de nos cultures - et celles qui nourrissent les animaux que nous mangeons - doivent être pollinisées, et la plupart des pollinisateurs sont des insectes.
(…) Alors que les insectes continuent à décliner, cela devrait être un énorme drapeau rouge. En tant que société de plus de 7 milliards de personnes, nous avons des problèmes d'approvisionnement en nourriture » a déclaré l’universitaire américain Brett Seymoure (Washington University de Saint Louis). 

 
S’appuyant sur le dernier rapport du gouvernement sur l’environnement publié fin octobre, Humanité et Biodiversité souligne les grandes lignes d’une situation inquiétante. « Pas moins de 18 % des espèces qui y ont été évaluées par les scientifiques sont éteintes ou menacées. Une véritable hécatombe (39 % des espèces menacées) guette les îles d'outre-mer, les plus riches en matière de vivant. En métropole, les populations d'oiseaux communs, comme les hirondelles, sont décimées (-22 % entre 1989 et 2017). Les « progrès » de l'artificialisation « aidant », les écosystèmes se réduisent et se dégradent. Seulement 20 % des habitats naturels d'intérêt communautaire sont dans un état de conservation jugé « favorable », les plus endommagés étant les dunes, les tourbières et autres milieux humides. Ils ne sont plus que 10 % à être encore dans les clous de la directive européenne Habitats-Faune-Flore » écrit l’association.