Le journal Le Monde se penche sur la « criminalité écologique »

26/01/2015


Dans une série de cinq reportages, le quotidien Le Monde s’intéresse à la délinquance environnementale qui sévit dans le monde entier. Dans ce travail éditorial inédit, le quotidien s’est appuyé sur des juristes pour souligner le concept d’ « écocide ».



Dans son édition du 25 janvier le quotidien Le Monde, présente le premier volet d’un nouveau projet éditorial appelé « écocide ». Lancé il ya  deux ans avec l’appui de European Journalism Center, il s’agit de souligner les crimes contre la nature. « Originalité de la démarche, les journalistes du Monde ont travaillé en étroite collaboration avec une équipe de juristes internationaux – chercheurs, juges, avocats – pilotée par Laurent Neyret, professeur de droit à l’université de Versailles, qui a théorisé le concept d’écocide » explique l’article d’introduction du projet.
 
Cité par l’article, le professeur Laurent Neyret, explique s’engager pour « nous souhaitons construire un droit pénal efficace contre la criminalité environnementale qui est en plein essor. En échangeant avec les enquêteurs du quotidien, nous avons pu mesurer combien l’arsenal pénal en vigueur dans beaucoup de régions de la planète était inadapté pour sanctionner les éco-crimes. Au final, cet enrichissement mutuel a abouti, de notre côté, à une trentaine de propositions formalisées dans deux projets de conventions internationales destinées à faire bouger l’arsenal juridique mondial. »
 
 

Environnement, secteur criminel lucratif

« Il ne s’agit pas ici de pointer les dommages écologiques de telle ou telle pollution industrielle, aussi grave soit-elle. Notre objectif est tout autre. Nous avons souhaité décrire pourquoi et comment les professionnels du crime organisé se tournent maintenant vers l’environnement pour diversifier leurs sources habituelles d’enrichissement telles que la drogue et les armes » précise le quotidien.
 
L’abatage de forêts entières, les braconnages d’animaux rares ont en effet le vent en poupe grâce aux nouveaux profits potentiels que génère l’internet. D’après les enquêtes des journalistes du quotidien, c’est aussi le rapport entre profit et risque qui attire tant de criminels dans ce secteur. « Le crime organisé qui a réalisé, lui aussi, son audit juridique, sait que les peines de prison encourues pour le saccage des écosystèmes sont minimes par rapport à celles infligées pour trafic de drogue, par exemple » explique Le Monde.