Le bus enjambeur en Chine est une escroquerie planétaire

Sébastien Arnaud
08/09/2016


Avec des levées de fonds réussies, des négociations supposées avec des villes et un essai grandeur nature ouvert au public et aux médias, le bus enjambeur avait tout pour convaincre. En réalité il s’agit d’une vaste escroquerie destinée à récolter l’argent des investisseurs.



Le bus enjambeur posait effectivement un certain nombre de questions : pouvait-t-il prendre les ronds-points ? Les poids lourds et camionnettes passaient-elles en dessous ? Des casse-têtes auxquels on pensait que les responsables du projet avaient forcément pensés. En réalité, ces derniers se souciaient peu de la faisabilité du projet puisqu’il s’agissait en fait d’une escroquerie.

« L’idée était trop belle pour être vrai. Le projet du fameux « bus enjambeur » en Chine, appelé TEB (Transit Elevated Bus), n’était en fait qu’une vaste supercherie. D’après plusieurs médias chinois, ce projet n’était qu’un « coup de pub » » explique le journal 20 Minutes . « D’une longueur de 60 mètres, ce bus « anti-bouchons  », surélevé et porté par des glissières sur les bords des routes, promettait de circuler littéralement au-dessus des voitures, grâce à sa largeur de huit mètres. Il était censé transporter jusqu’à 1.400 passagers et rouler à 65 km/h, à environ cinq mètres au-dessus du sol. Des véhicules, d’une hauteur maximale de 2,1 mètres, pouvaient alors rouler dessous » continue le gratuit.
 

Deux cents investisseurs floués

Le lancement dans les rues de Qinhuangdao relayé par des journalistes du monde entier avaient participé à donner confiance aux investisseurs qui ont voulu s’associer au projet. « En Chine, il existe de nombreuses plateformes en ligne de prêt sur lesquelles des investisseurs privés peuvent financer des idées novatrices, mais très souvent, ces projets ne voient jamais le jour. Bai Zhiming, l’homme d’affaires à l’origine de ce projet, promettait un rendement attractif de 12 %. Au total, 26 millions de dollars ont été levés auprès de 200 investisseurs. Et ces derniers, mécontents, réclament aujourd’hui être remboursés » lit-on plus loin. Une escroquerie bien menée et qui déçoit aussi les plus optimistes qui voyaient dans le projet une alternative au métro pour lutter contre les embouteillages et la pollution.