Le blaireau, inutilement abattu à cause de la tuberculose

21/10/2019


Saisie par Humanité et Biodiversité, lFrance Nature Environnement, la LPO et l'ASPAS en septembre 2016, l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire alimentation, environnement, travail (ANSES) vient de rendre son rapport sur le rôle des blaireaux dans la transmission de la tuberculose bovine. Les conclusions de cette expertise confirment qu'il est inutile d'abattre et de piéger des blaireaux dans les zones indemnes de tuberculose bovine, pratique qui a encore cours aujourd'hui.



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Dans un communiqué, les associations soulignent que "cette possibilité offerte aux ONG de saisir une Agence nationale d'expertise, en toute indépendance, fait honneur à la France et elles saluent le travail important conduit par les experts de l'ANSES", ajoutant que "son avis, plein d'enseignement, peut réhabiliter le blaireau injustement massacré."

Comme le rappelle l'ANSES, le blaireau n'est "que l'une des espèces sauvages susceptibles d'être infectées par la bactérie "Mycobacterium bovis"." D'autres espèces sauvages, dont le sanglier largement plus répandu, peuvent aussi porter la maladie.

Les associations de protection de la nature ont ainsi voulu obtenir des éléments incontestables sur l'inutilité de l'élimination préventive des blaireaux et des autres espèces sauvages. Dans son avis, l'ANSES réitère clairement sa position déjà exprimée dans un rapport de 2011 : « dans les zones indemnes de tuberculose, l'élimination préventive des blaireaux (et des autres espèces sauvages) ne peut en aucun cas être justifiée au motif de la lutte contre la tuberculose ».

Or, aujourd'hui encore, dans certains départements, le motif de la lutte contre la tuberculose "est injustement utilisé pour justifier l'intensification de la chasse, du piégeage ou de l'archaïque déterrage des blaireaux". peut-on lire dans ce communiqué.

Les associations en appellent donc au ministère de la Transition écologique "pour que cette conclusion soit clairement rappelée d'une part aux préfets, pour qu'ils ne cèdent plus à cet argument émis dans les commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage, mais également aux chasseurs et piégeurs."