Le Sénat risque de remettre en question la loi de protection du littoral

19/01/2017


Dans un communiqué, France Nature Environnement s’inquiète d’un amendement discuté au Sénat et de ses conséquences sur la fameuse loi « littoral » qui protège nos côtes maritimes de l’urbanisme sauvage. En ouvrant de nouvelles zones pour des activités économiques hors espaces urbanisés, l’amendement pourrait remettre en question l’esprit de la loi, avance le texte.



ILD
C’est une loi que nombre de nos voisins européens nous envient. Il suffit d’aller faire un tour sur les côtes espagnoles pour avoir un aperçu de ce que peut devenir un littoral non protégé. La loi de 1986 a eu beau faire grincer les dents de quelques grands groupes, le résultat aujourd’hui est positif : béton et barres d’immeubles ne sont pas venus gâcher les paysages.

Mais pour la deuxième fois en quelques jours, la fédération d’associations France Nature Environnement (FNE) tire la sonnette d’alarme en observant les débats au Sénat. « Le vote par les sénateurs utilisant la Proposition de loi de mesdames GOT et Berthelot portant adaptation des territoires littoraux au changement climatique, comme cavalier législatif pour démembrer la loi « littoral » a dépassé les bornes comme France Nature Environnement le craignait dans son précédent communiqué de presse du 10 Janvier » explique ce dernier communiqué.

En ligne de mire, les militants ont repéré la proposition d’amendement du sénateur Bizet qui ouvre de nouvelles zones pour des activités économiques hors des espaces urbanisés. Selon eux, l’amendement est l’exact opposé des principes protégés par la loi « littoral ». « Le développement économique ne se réfléchit plus à l'échelle de la commune mais de l'intercommunalité, or les sénateurs en votant l'ouverture de nouveaux foyers d'urbanisation pour toutes activités, vont à l'encontre de la lutte contre l'étalement urbain et le mitage, de toutes les politiques SRU, Grenelle II et Duflot. Cet amendement n'est pas même limité à l'extension des activités existantes, non il s'agit de pouvoir créer ex-nihilo de nouveaux pôles d'urbanisation, qui peuvent aujourd'hui être créés en continuité d'urbanisation, des bourgs et des villages » écrivent-ils. Ils demandent la suppression pure et simple de cet amendement.