Le FMI s’inquiète du manque de financements pour l’Afrique subsaharienne

19/04/2023


Alors que des problèmes de gouvernance se multiplient, la croissance économique est atone en Afrique subsaharienne et les difficultés à attirer les financements privés sont inquiétants, relève le FMI.



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Les investisseurs ne veulent pas se risquer en Afrique subsaharienne et cela commence à avoir de sérieuses conséquences pour la région. « L'Afrique subsaharienne (AfSS) fait face à une grande pénurie de financement liée au tarissement de l'aide au développement et à l'accès de plus en plus restreint aux financements privés ; dans ce contexte, la croissance économique de la région devrait descendre à 3,6 %. Il s'agit de la deuxième année consécutive de baisse globale de la croissance en AfSS. Faute de mesures appropriées, ce manque de financement risque de contraindre les pays à réduire les ressources budgétaires consacrées à des domaines essentiels de développement tels que la santé, l'éducation et les infrastructures, ce qui empêcherait la région de tirer pleinement parti de ses possibilités », rapporte le Fonds monétaire international (FMI) par communiqué.

L’organisation internationale continue à être un bailleur de fonds central, mais s’inquiète de la situation globale. Entre 2020 et 2022, le FMI a fourni 50 milliards de dollars de financements tandis que vingt et un pays avaient conclu des accords avec l’organisation en mars dernier.

« L'Afrique subsaharienne est loin d'être sans recours. Quatre mesures peuvent aider à surmonter les difficultés actuelles : i) renforcer la gestion des finances publiques et rééquilibrer les budgets, ii) juguler l'inflation, iii) permettre aux taux de change de s'ajuster, tout en atténuant les effets négatifs sur l'économie, et iv) veiller à ce que la lutte essentielle contre le changement climatique ne soit pas menée au détriment du financement de besoins fondamentaux tels que la santé et l'éducation » poursuit le communiqué.

« La croissance dans la région varie d'un pays à l'autre. Certains pays, en particulier ceux de la Communauté d'Afrique de l'Est et les pays riches en ressources non pétrolières, devraient mieux s'en sortir que d'autres, mais certains des pays les plus importants d'AfSS sur le plan économique tirent le taux de croissance moyen de la région vers le bas : c'est le cas de l'Afrique du Sud, où la croissance devrait fortement ralentir pour s'établir à seulement 0,1 % en 2023 », explique le directeur Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie.