Le Comité national de lutte contre la traite des êtres humains fait le point sur la situation au Qatar

Sébastien Arnaud
12/01/2021


A l’approche de la Coupe du Monde au Qatar prévue pour l’année prochaine, l’émirat a multiplié ces derniers mois les annonces de réformes concernant les droits des travailleurs. Le mois dernier à l’occasion de la Journée internationale des migrants, un état des lieux a été dressé.



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Il y a quelques années, les révélations sur les conditions de vie et de travail des migrants au Qatar avaient fait grand bruit. Associations et militants des droits de l’homme s’étaient inquiétés du sort qui leur était réservé alors que les chantiers des stades de foot pour le mondial de 2022 s’ouvraient. Face au tollé planétaire, l’émirat a multiplié les annonces et campagnes officielles pour souligner les changements de réglementation. Le 18 décembre dernier, soit deux ans exactement avant la prochaine coupe du monde de football, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a dressé le bilan de la situation. L’antenne qatarienne de l’OIM a organisé une réunion avec le Comité de lutte contre les traites d’êtres humains à l’occasion de la Journée internationale des migrants.

 

« Selon des statistiques récemment publiées par le gouvernement, le Qatar comptait plus de 2 millions de travailleurs migrants en 2020.En août dernier, l'État du Qatar a annoncé de nouvelles mesures visant à démanteler efficacement le système de parrainage, en promulguant de nouvelles lois pour supprimer le certificat de non-objection (NOC) que les travailleurs devaient auparavant obtenir d'un employeur s'ils souhaitaient changer d'emploi. En vertu de la nouvelle loi, les travailleurs sont autorisés à changer d'employeur librement sous certaines conditions » explique l’OIM par communiqué.

 

Avec l’instauration d’un salaire minimum, le pays veut convaincre qu’il n’y a plus de place pour des formes modernes d’esclavage. « Le salaire minimum devrait entrer en vigueur en mars 2021. Le salaire minimum a été fixé à 1 000 riyals qataris par mois (l'équivalent de 275 dollars) comme salaire de base, 500 riyals par mois (137 USD) alloués pour les frais d'hébergement et 300 riyals par mois (82 USD) pour la nourriture, sauf si l'employeur fournit déjà le repas ou un logement adéquat à l'employé ou au travailleur domestique. Auparavant, le Qatar avait également rendu illégaux certains actes tels que la confiscation des passeports et des documents d'identité des travailleurs, et la facturation de frais de recrutement illégaux aux travailleurs » continue le communiqué. 

 

Et d’ajouter que l’aspect réglementaire ne suffit pas. Des campagnes de sensibilisation de la population du Qatar vont être mis en place pour expliquer ce qui contrevient aux normes internationales.