La leçon d’humanité du DG de Danone aux diplômés de HEC

30/06/2016


Le discours de Directeur général de Danone à l’occasion de la remise des diplômes des élèves de HEC a beaucoup ému. Parlant de son expérience personnelle avec la maladie, Emmanuel Faber a souligné l’importance de la sobriété et de la justice sociale dans le monde de l’entreprise.



Emmanuel Faber, le directeur général de Danone, a délivré un discours touchant et très riche devant les diplômés de HEC, le 10 juin dernier.

« Lui-même ancien élève de la célèbre école de commerce, il a choisi de commencer son témoignage par l’histoire d’un homme atteint de schizophrénie, et dont la maladie et les séjours en hôpital psychiatrique ont rythmé la vie et la sienne. Ce partisan d’un capitalisme à visage humain raconte alors comment la relation nouée avec ce jeune homme, son frère, l’a nourrie et lui a apporté » rapporte le journal La Croix.
 

Visage humain, justice sociale

Après avoir parlé de la relation avec son frère, il s’est adressé directement aux jeunes diplômés : « Pourquoi est-ce que je vous dis tout cela ? Parce qu’aujourd’hui vous êtes diplômés, vous vous tournez vers l’avenir. Je voudrais féliciter chacun d’entre vous. Vous avez désormais un outil très puissant dans vos mains. La question est : qu’allez vous en faire ? Pourquoi voulez-vous vous spécialiser en finance, en marketing, devenir avocat, entrepreneur social ou chef d’entreprise  ? Comment allez-vous prendre vos décisions dans ces domaines ? »

En s’appuyant sur son expérience il met en garde les diplômés qui, avec dans la poche l’un des certificats les plus prestigieux, vont rejoindre les plus grands groupes français. « Oubliez la gloire, c’est une course qui n’en finit jamais et qui ne mène nulle part. La liste de toutes les personnes renommées existe juste pour qu’elles regardent leur propre nom. Elles ne s’intéressent pas à ceux des autres » a-t-il affirmé, rapporte le quotidien français.

Fort d’une carrière impressionnante Emmanuel Faber a mis en garde contre deux leviers qui font oublier l’essentiel des rapports humains : l’argent et la puissance. « L’argent : j’ai rencontré tant de personnes, quand j’étais banquier d’investissement dans la finance, quand j’ai voyagé dans le monde – j’en rencontre encore – qui sont prisonniers de l’argent qu’ils ont gagné. Ne devenez jamais esclaves de l’argent. (…) La puissance n’a de sens que dans le service rendu aux autres. Et c’est ce service qui vous fera devenir qui vous êtes en vérité. Le meilleur de vous-même, dont vous n’avez même pas conscience. »