La Banque mondiale pour un développement « climato-intelligent »

Jean Camier
27/06/2014


Dans un communiqué la Banque mondiale défend le principe de valorisation énergétique des déchets, la récupération des gaz à effet de serre. D’après l’institution, ces démarches sont positives pour la santé et le climat mais aussi largement sur l’emploi et le PIB.



En prenant l’exemple du Brésil, qui a fait l’objet d’une étude, la Banque mondiale a loué les bienfaits des scénarios de développement dits « climato-intelligent ». Dans un communiqué dédié à ce sujet, l’institution supranationale estime que « la voie de la valorisation énergétique des déchets, la construction de sites de traitement en mesure de récupérer les émissions de gaz à effet de serre peut avoir une cascade d'effets positifs : améliorer la santé humaine mais aussi créer des emplois, accroître l'offre d'énergie, réduire les atteintes au climat et, enfin, stimuler le PIB. »
 
L’étude « Pour un développement intelligent face au climat » s’est arrêtée sur les cas du Brésil, de la Chine, de l’Inde, du Mexique, des Etats-Unis et de l’Union européenne.  Le but était d’explorer « les retombées positives de la mise en œuvre de trois séries de mesures dans ces six territoires : en matière de transports et d'efficacité énergétique dans l'industrie d'une part et les bâtiments d'autre part. »

Calculs étonnants

Dans le communiqué, la Banque mondiale affirme que des politiques de soutien des transports publics pourraient permettre de détourner une grande partie du trafic de la route sur les rails. Plus loin, l’institution explique carrément que ces mesures, si elles étaient mieux appliquées en Europe, « pourraient sauver environ 20 000 vies, éviter des centaines de millions de dollars en pertes de récolte, économiser près de 300 milliards de dollars en énergie, et réduire les émissions à l'origine du changement climatique de plus de 4 milliards de tonnes. »
 
Pour justifier ces chiffres, pour le moins étonnants, la Banque mondiale explique que « certaines de ces retombées positives découlent de la réduction des polluants dits « à courte durée de vie » qui ont un effet sur le climat : noir de carbone rejeté par les véhicules diesel et les feux de cuisson, méthane issu des activités d'exploitation minière et des décharges, ozone produit par l'action du rayonnement solaire sur les émissions des centrales électriques et des véhicules, ou encore certains hydrocarbures fluorés (HFC). » D’après les auteurs de l’étude, ce type de pollution est responsable des destructions de récoltes et des maladies « qui tuent plusieurs millions de personnes. »