L’agriculture néerlandaise en pleine crise

Paul Malo
27/12/2022


L’explosion du coût du gaz et la réduction drastique des émissions d'azote mettent les plus gros pollueurs des Pays-Bas face à leur modèle de production.



La production sous serre en péril

Crédit : Pixabay
Les Pays-Bas n’y vont pas par quatre chemins pour lutter contre le réchauffement climatique  : en 2019, le Conseil d'Etat avait exigé du gouvernement des mesures drastiques pour réduire les émissions d'azote. Objectif : réduire de moitié les émissions d'azote d'ici à 2030.

Restrictions à l'utilisation de certains produits phytosanitaires, traitement du fumier… Les règles se sont donc durcis pour l’agriculture néerlandaise, deuxième plus grand exportateur du monde de produits agroalimentaires. Mais la colère gronde dans de nombreuses fermes, en pleine crise de l’énergie : le prix du gaz a été multiplié par dix en un an, une hausse ruineuse pour les productions sous les vastes serres de verre des champs néerlandais.
 

Des exploitations rachetées et fermées par l'État

Pourtant, le gouvernement a décidé d’aller encore plus loin, et ce malgré les protestations. Ainsi, afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions d’azote fixés, les 500 à 600 plus gros émetteurs agricoles et industriels du pays seront rachetés, voire fermés, par l'État d'ici un an. Quant aux autres, ils devront impérativement opter pour des méthodes d'agriculture plus durables.

Pour l’instant, 2,5 % des cultivateurs sous serre ont déjà cessé leur activité. Selon la Fédération nationale de l'horticulture en serre, ce devrait être le triple en 2022. Mais alors que le niveau des eaux monte et que les terres se salinisent, nombre de citoyens d’un des pays les plus pollués du Vieux Continent estiment qu’il n’appartient plus aux Pays-Bas de nourrir le monde.