L’agriculture bio face au péril des déconversions

Paul Malo
26/12/2022


Face à la chute du marché du bio, de plus en plus de producteurs bio décident d’abandonner le marché.



Des producteurs qui abandonnent le bio

Crédit : Pixabay
Ils n’étaient déjà pas si nombreux que cela : on recense un peu moins de 60 000 exploitations certifiées bio en France. Mais il sont de plus en plus nombreux à laisser tomber :  la déconversion des producteurs bio s'accélère dans un contexte de crise et de retour de l’inflation. Les consommateurs consomment moins de produits bio. Ainsi, entre janvier et septembre 2022, les achats de produits bio ont dégringolé de 6,3% en France, selon les chiffres de la Fédération nationale d'agriculture biologique, en recul pour la deuxième année consécutive.
Conséquence directe : les déconversions de producteurs bio se multiplient. Ainsi, 2200 producteurs auraient abandonné le marché du bio. Un signe qui, s’il n’est pas encore massif, inquiète déjà. Ainsi, lors des Assises de la bio, début décembre, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau l’avait reconnu : "mon principal sujet, ce sont les déconversions".

 

La fin des aides de la PAC

Ainsi, on recense déjà une déconversion de 4 à 5% des effectifs de fermes bio en 2021, et le phénomène s’est sans doute encore accéléré en 2022. Et ce d’autant plus que des filières d’importance parlent d’un retour à une production conventionnelle, entre lait, œufs, porc et volailles. En effet, si certaines exploitation bio cessent leur activité du fait d’un départ en retraite, d’autres reviennent tout simplement à une production conventionnelle.

C'est aussi le choix de la raison, afin de préserver l’existant dans un contexte de crise, alors que la demande pour les produits bio se contracte. À cela s’ajoute, il faut dire, la fin de la programmation PAC, et des subventions versées aux exploitations passant au bio pour au moins cinq ans, sans remboursement des aides versées en cas de déconversion ultérieure.