L’ONU s’inquiète de la surexploitation du sable

Sébastien Arnaud
27/04/2022


Un rapport du PNUE s’inquiète de l’exploitation de 50 milliards de tonnes de sable chaque année. Avec 17 kilos par an et par personne, les conséquences environnementales sont très importantes.



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Il faut urgemment diminuer notre consommation planétaire de sable. Dans un rapport dédié à ce sujet le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) tire la sonnette d’alarme. Première ressource naturelle après l’eau, le sable sert pour le verre, le béton ou d’autres matériaux de construction et son exploitation a triplé en vingt ans. Désormais on estime à 50 milliards de tonnes par an son utilisation avec des conséquences très importantes sur l’environnement.

« Pascal Peduzzi, qui a coordonné le rapport rédigé par 22 auteurs, a déclaré que certains des impacts de la surexploitation se faisaient déjà sentir. Dans le Mékong, le fleuve le plus long d'Asie du Sud-Est, l'extraction du sable provoque l'enfoncement du delta, ce qui entraîne la salinisation de terres auparavant fertiles. Parmi les recommandations du rapport figurent l'interdiction de l'extraction des plages et la création d'une norme internationale pour le dragage marin qui peut nuire à la biodiversité des océans. Il préconise également de réduire la demande en réutilisant le sable provenant de matériaux recyclés comme le béton et les résidus miniers au lieu d'utiliser le sable naturel » explique un article du journal Le Midi Libre .

Alors que l’on ne comprend pas instinctivement pourquoi le sable des déserts, notamment du Sahara, n’est pas utilisé, le quotidien local l’explique par les caractéristiques non propices à une utilisation commerciale : « À la merci des vents, les grains de sable du désert ne sont pas adaptés à la construction car trop fins et trop lisses. Or les industriels ont besoin d'un produit avec des granulats, des angles, des tailles différentes pour solidifier le rendu final afin d'obtenir un béton stable. » Ce sont donc les sables des littoraux et des îles qui sont utilisés avec des conséquences immédiates sur la conservation de la nature. Le PNUE plaide ainsi pour une approche plus durable de cette matière première comme de toutes les autres.