L’Algérie se détourne de son gazoduc GME par défiance vis-à-vis du Maroc

28/10/2021


Dans un contexte de grave crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc, Alger a décidé de se détourner de son gazoduc qui traverse le Maroc pour livrer l’Espagne. Dépendre de son voisin dans un domaine aussi stratégique n’était plus une option.



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Inutile d’être fin tacticien pour comprendre la décision d’Alger. Alors que ces derniers mois les tensions avec le Maroc se sont intensifiées, l’Algérie a décidé de ne plus faire passer son gaz par le gazoduc dit GME. « Depuis 1996, l’Algérie expédie vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME (Gaz Maghreb Europe), un gazoduc traversant le Maroc, mais Alger a décidé de ne pas reconduire ce contrat, sur fond de grave crise diplomatique entre les deux voisins du Maghreb. Un autre pipeline, le gazoduc sous-marin Medgaz, achemine aussi depuis 2011 du gaz algérien jusqu’à l’Espagne, mais il opère déjà au maximum de sa capacité de 8 milliards de mètres cubes par an, soit la moitié des exportations algériennes annuelles vers ce pays et le Portugal. La poursuite des livraisons à l’Espagne a été au centre de discussions, mercredi à Alger, entre la ministre espagnole de la transition écologique, Teresa Ribera, chargée de l’énergie, et le ministre algérien de l’énergie et des mines, Mohamed Arkab. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne » explique Le Monde.

Pour tenir ses engagements vis-à-vis de ses clients européens, Sonatrach, la compagnie d’hydrocarbures algérienne a annoncé être à la disposition des acheteurs pour discuter des nouvelles modalités de livraison. « Les partenaires espagnols ont été assurés que l’Algérie fournira tous les approvisionnements prévus. Nous nous sommes engagés également à ce que toutes les livraisons se fassent à travers les installations se trouvant en Algérie, via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion de gaz », a déclaré le ministre de l’énergie. 
Cette annonce n’est pas une surprise alors que l’opposition entre les deux pays, notamment concernant le Sahara occidental, s’est accentuée jusqu’à la rupture des relations diplomatiques il y a deux mois.