Injecter de la solidarité dans le capital-risque, un bon début

Sébastien Arnaud
19/06/2017


Dans le milieu de la finance aussi les leviers responsables et solidaires existent pour ceux qui prennent le temps de se renseigner. Epic Foundation, entreprise sociale lancée par Alexandre Mars, cherche ainsi à intégrer la solidarité dans un domaine réputé pour être attaché au seul profit : le capital-risque. Une initiative positive mais qui reste un engagement externe et non une coloration responsable des activités financières.



ILD
Le capital-risque, qui consiste à prendre des parts dans des sociétés en recherche d’équilibre a dans de nombreux milieux mauvaise presse. C’est une des formes du capitalisme qui est souvent montrée comme exemple de la seule recherche de profit et de la réussite financière. Une initiative solidaire vient d’être lancée pour tente de remédier à cette situation en proposant à des entreprises d’intégrer un volet solidaire à leur démarche.
 
Derrière l’initiative, baptisée « Sharing Pedge » on retrouve le philanthrope Alexandre Mars et son entreprise sociale Epic Foundation. « Ainsi, pour les entreprises de capital-risque – à qui cette nouvelle initiative s’adresse dans un premier temps-, les fonds de Private Equity et tous les acteurs du financement des entreprises en capital, cet engagement consiste à reverser aux organisations d’intérêt général de leur choix 1% ou plus de leur frais de gestion et/ou 1% ou plus de leurs revenus sur la performance financière. Cet engagement s’applique à tous leurs nouveaux fonds ainsi qu’aux fonds existants de leur choix » explique le magazine Forbes qui consacre un article à ce sujet.
 
« Pour Alexandre Mars, le capital-risque hexagonal n’a pas vocation à se complaire dans cette posture et recherche, au contraire, un meilleur équilibre entre les objectifs de leur métier et l’importance de remplir en parallèle un rôle social — une tension qui nuit de façon croissante au recrutement des talents nécessaires à leur développement, et à l’accompagnement d’entrepreneurs en quête de sens dans leur vie y compris leur vie professionnelle. Grâce au Sharing Pledge, les capitaux-risqueurs français auront toute latitude de témoigner de leur attachement à une société solidaire au travers du financement d’organisations sociales » lit-on plus loin.
L’initiative mérite d’être saluée puisqu’elle se base sur un engagement volontaire d’entreprises et que le réseau de Mars a déjà permis de rassembler plusieurs grands noms dans cette dynamique. On peut tout de même regretter qu’il s’agisse encore une fois d’une vision philanthrope de l’action. La générosité mérite d’être saluée mais les véritables changements pourront s’opérer quand l’engagement fera partie de l’activité elle-même. Ainsi, ne pourrait-on pas imaginer des structures qui favorisent les prises de participations dans des entreprises qui ont su démontrer leur impact vertueux sur leurs collaborateurs et la société entière ?