Il faudra « des études supplémentaires » pour statuer sur le gaz de houille

31/10/2013


L’exploitation du gaz de houille aurait un impact négatif d’abord sur les ressources en eau. Une étude commandée par le ministère de l’Ecologie au BRGM et à l’Ineris prévient des risques de l’exploitation de ce gaz non conventionnel. D'autres études et plus de recul permettront de statuer sur son exploitation.



Depuis le développement de l’activité minière, il est connu que le charbon contient de grandes quantités de méthane. Les premières tentatives d’extraction datent des années 1950, les faibles taux de récupération et les coûts ont découragé les exploitants de continuer sur cette voie. La raréfaction programmée des réserves conventionnelles et les avancées technologiques ont donné un nouveau départ à l’exploitation du gaz de houille à partir des années 1980. Ce sont les Etats-Unis qui ont les premiers relancé la filière. Ces vingt dernières années leur production est passée de 3 milliards de mètres cube à plus de 50. Par la suite, le Canada, l’Australie, la Russie, l’Inde et la Chine se sont penchés sur ces gaz de mine (GDM).
 
En France, le GDM est récupéré depuis 1992 dans l’ancien bassin minier du Pas-de-Calais par la société de Gazonor. Il est ensuite purifié et injecté dans le réseau national de gaz naturel. D’autres projets ont été envisagés dans le Nord Pas-de-Calais, Saint Etienne ou Cévennes, mais n’ont jamais vu le jour.
 
Les perspectives de développement de la filière existent donc mais sont accompagnées d’interrogations sur les impacts environnementaux. L’Ineris (Institut National de l’Environnement Industriel et des rISques) et le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) ont publié un rapport qui met en avant les risques environnementaux de l’exploitation des GDM.

Risques sur l’eau

Les sites d’exploitation américains, par leur ampleur et leur ancienneté, constituent des cas d’étude intéressants. Dans le bassin de Powder River, les pompages nécessaires à l’assèchement du carbone ont été suivis d’une baisse d’environ 60 centimètres de la nappe phréatique. De plus, les eaux rejetées après usage ont été analysées par des chercheurs. Ils ont détecté des concentrations anormales de sodium et de bicarbonate, des traces de sulfate ainsi qu’un niveau trop faible en magnésium et en calcium.


« Des études complémentaires sont nécessaires »

Au sujet de l’extraction, différentes méthodes existent. Certaines sont assez semblables à celles utilisées pour le gaz de schiste et posent donc les mêmes problématiques. D’autres utilisent des produits chimiques qui laissent craindre des risques de pollutions des sols et de l’eau.

L’étude n’émet pas un avis définitif sur le gaz de houille. Pour ses rédacteurs il s’agit d’une « industrie relativement jeune » qui doit être étudiée  de plus près avant de prendre une décision. Ainsi, « des études complémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement les impacts environnementaux à long terme. »

Ici le rapport complet de l'étude