Hubert Reeves : "Les agences de l'eau ont besoin de leurs ressources"

19/12/2017


Dans un communiqué, Hubert Reeves, Président d'honneur de l'Agence française pour la biodiversité et président d'honneur de l'association Humanité & Biodiversité explique que les six agences de l'eau françaises sont des établissements publics mettant en oeuvre un politique publique dont l'objectif final est d'atteindre un bon état des eaux, et de la biodiversité. Pour lui, cela nécessite de combattre les pollutions diffuses, de restaurer des milieux naturels, de gérer au mieux la ressource. "Pour cela, les agences ont besoin de fonds", assure-t-il.



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Ainsi, explique Hubert Reeves, par exemple, au début du siècle, elles ont subventionné la mise aux normes de stations d'épuration. Maintenant que la biodiversité est au coeur de leur programme, il importe qu'elles oeuvrent, par exemple, pour réduire l'usage des pesticides et même les supprimer dans les zones sensibles ... afin que les fleuves et leurs embouchures en soient délivrés...
Pour ce faire, elles perçoivent des redevances selon le principe « l'eau paie l'eau »... En fait, cela, c'était avant ! Dorénavant il y aura amputation d'une partie de ces redevances utilisées à d'autres fins.

Or les fonds proviennent en très grande partie des consommateurs d'eau que nous sommes... Les amputer est une opération contraire au principe même au principe adopté lors de la création des agences de l'eau avec fixation des redevances affectées à des dépenses précises, avec gouvernance par les acteurs de la politique correspondante. 

Ainsi, on diminue la capacité d'action des agences au moment où les citoyens ont conscience de la nécessité d'une bonne gestion de nos ressources naturelles. "Est-ce bien raisonnable?", s'interroge Hubert Reeves.