Greenpeace soutient un peuple d'Amazonie contre un projet de barrage

24/03/2016


La rivière Tapajós, au coeur de la forêt amazonienne, abrite une biodiversité exceptionnelle. Mais la construction d'un méga-barrage pourrait mettre en péril ce paradis terrestre et le mode de vie des communautés autochtones.



Source : Pixabay, image libre de droits.

En effet, un communiqué de Greenpeace explique que la rivière Tapajós, qui coule dans la forêt tropicale amazonienne, au Brésil, permet à bon nombre d'espèces d'exister : dauphins roses, oiseaux tropicaux ou encore mammifères en tout genre se développent.

De plus, "le peuple munduruku, qui vit dans cette région depuis des centaines d'années, tire ses moyens de subsistance de cette rivière et de son écosystème."

Mais Greenpeace tire la sonnette d'alarme, car selon elle ''le mode de vie ancestral de cette communauté est aujourd'hui menacé par une quarantaine de projets de construction de barrages le long de la rivière, portés par le gouvernement brésilien."

En effet, "la plus grande infrastructure à l'étude, le barrage de São Luiz do Tapajós, s'étendrait sur 7,6 km et nécessiterait un lac de retenu de la taille de New York (729 km2), dont l'aménagement inonderait des lacs, des formations rocheuses, des îles et d'autres habitats essentiels à la biodiversité, ainsi qu'une partie des terres ancestrales du peuple Munduruku."


Destruction et corruption

Selon Greenpeace, le peuple munduruku, qui lutte contre l'aménagement de ces barrages n'a pas pu s'exprimer sur la scène publique pour montrer son opposition à la construction de ce barrage. L'ONG précise que "derrière ces méga-projets se cachent les intérêts politiques des dirigeants et les profits économiques d'une poignée d'entreprises, qui alimentent le cercle vicieux de la corruption et du détournement de l'argent public au Brésil", ajoutant que "d'autres barrages édifiés dans la forêt amazonienne, comme celui de Belo Monte, sont actuellement au coeur d'une enquête sur la corruption au Brésil."

En outre, l'ONG rappelle que "d'autres sources d'énergie propres et équitables, telles que l'énergie éolienne ou solaire, peuvent répondre aux besoins de tous les Brésiliens sans anéantir la biodiversité et les modes de vie des populations indigènes. L'avenir énergétique du Brésil réside dans les énergies renouvelables, et non dans les projets de méga-barrages hydroélectriques."

Ainsi, des militants de Greenpeace Brésil ont apporté leur soutien au peuple Munduruku pour demander l'abandon du projet de São Luiz do Tapajós. 

Juarez Saw Munduruku, dirigeant de la communauté indigène Sawre Muybu s'est ainsi exprimé : "Nous nous opposons à la construction de ce barrage parce que nos vies sont en jeu : nos ressources dépendent de la rivière et de la forêt, et ces terres nous appartiennent. Si ce projet voit le jour, nous ne pourrons plus pêcher ni nous déplacer. Nos modes de vie disparaîtront."