Gelées d’avril : les agriculteurs sont sur des charbons ardents

05/04/2023


Marqués par les années précédentes et les dégâts des épisodes de gels tardifs, les agriculteurs sont rivés sur les prévisions météo alors qu’une vague de froid traverse la France.



Aux alentours de Pâques et une fois entré dans le printemps, les épisodes de gel peuvent causer des dégâts. On l’a vu l’an dernier et l’année précédente chez les viticulteurs ainsi que pour la plupart des exploitations d’arbres fruitiers. « En effet, entre les mois d'avril et mai, les coups de froids à l'aube se multiplient dans certaines régions. Et annoncent la transition progressive entre la fin de l'hiver et l'arrivée du printemps. Comme en 2022, la France connaît un épisode de gelées matinales du mardi 4 au jeudi 6 avril, a annoncé lundi Météo-France. Un climat qui concernera «quasiment tout le territoire, du nord au massif central, avec des descentes dans l'arrière-pays méditerranéen.» «Peu de régions seront épargnées.» En plaine, les températures pourraient d'ailleurs descendre jusqu'à -6 mercredi », résume Le Figaro.

Avec des températures importantes tôt dans l’année, la fleuraison s’annonçait précoce. Ce qui ne ferait qu’accentuer les conséquences d’épisodes de gel. « Si le pays est loin du désastre d'avril 2021, - pire épisode de gel depuis 30 ans -, les professionnels restent prudents quant à leurs vignes ou leurs cultures fruitières. Ces derniers mettent d'ailleurs en place des mesures de protections. Parmi celles-là, des tours antigel en forme d'éoliennes qui brassent de l'air parvenant à protéger trois à cinq hectares. Mais aussi des installations d'irrigation afin que les cultures ne descendent pas en dessous de 0. Ou encore des bougies brûlées sur des bouts de parcelle » ajoute le quotidien.
Dans le Sud Ouest, les agriculteurs sont particulièrement inquiets alors que la fin du mois de mars avait été ponctuée de pics de chaleurs frisant les 30 degrés. « Si les fortes pertes agricoles en 2022 avaient justement conduit le premier ministre d'alors Jean Castex à débloquer un fonds d'aide d'urgence de 20 millions d'euros, l'arboriculteur Daniel Sauvaître considère toutefois que le printemps 2023 ne sera pas aussi mauvais qu'il y a deux ans. Ce que confirme le docteur en agro climatologie Serge Zaka, qui se veut rassurant dans une interview au Bien Public  : «On ne craint pas de pertes aussi importantes qu'en 2021 et 2022, mais on est sur des “petites” pertes journalières qui risquent de s'accumuler» », lit-on plus loin.