Fin 2012, HSBC s’apprête à payer la négligence financière au prix fort

Arthur Fournier
10/10/2012


Au cours de l’été 2012, le Sénat américain présentait le rapport de sa commission d’enquête sur le cas de blanchiment d’argent ayant impliqué la banque HSBC entre 2003 et 2008. Sévèrement réprimandée pour la faiblesse de ses contrôles antiblanchiment, la banque anglaise a ainsi fait l’objet d’une investigation minutieuse qui illustre à nouveau l’intransigeance avec laquelle l’autorité américaine considère désormais les comportements frauduleux dans le monde de la finance.



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Entre 2003 et 2008, les filiales mexicaine et américaine d’HSBC ont organisé à leur insu le transit de quelque 7 milliards de dollars illégalement acquis. Transporté sous forme d’espèces depuis le Mexique jusqu’aux États-Unis, cet argent issu du commerce de la drogue a ainsi pu être blanchi plusieurs années durant avec le concours involontaire de la banque anglaise. Telles sont les conclusions de Carl Levin, président de la commission d’enquête du Sénat américain dépêchée sur cette affaire.
 
Pendant une année entière, le Sénateur Levin a enquêté avec d’autres membres de la commission pour établir les responsabilités dans ce cas de fraude internationale. Ses travaux ont notamment permis de confirmer l’implication de la principale filiale d’HSBC aux États-Unis, HBUS. Dans son rapport, Carl Levin affirmait en effet qu’« en raison de la faiblesse de ses contrôles antiblanchiment, HBUS a exposé les États-Unis à l’argent de la drogue en provenance du Mexique ».
 
Ce point du dossier s’avère crucial, car la qualité de ces prodédures antiblanchiment fait, aux États-Unis, l’objet d’un contrôle réalisée par l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), soit l’institution en charge de la régulation de l’activité de l’ensemble des banques présentes sur le territoire américain. « L’OCC a toléré les faiblesses des contrôles d’HSBC pendant des années », avance Levin dans son rapport. Le sénateur fait en effet référence à des défaillances diagnostiquées en 2010 : cette année-là, HSBC s’était notamment vue reprocher son incapacité à procéder à des audits systématiques des demandes d’ouverture de compte formulée par ses affiliés.
 
Fin août 2012, HSBC s’apprêtait en conséquence à subir la foudre des autorités de régulations américaine. La banque, exposée à payer une amende colossale, avait alors provisionné quelque 700 millions de dollars. D’après le New York Time, les chances sont grandes pour que le montant de la pénalité dépasse le seuil symbolique du milliard de dollars. Si la responsabilité d’HSBC dans cette affaire a été minutieusement circonscrite, il n’en reste pas moins que cet évènement restera dans les annales comme un exemple de défaillance bancaire considérable et d’atteinte à la crédibilité d’une institution financière.