En réponse aux sanctions, le Venezuela expulse l’ambassadrice européenne

Sébastien Arnaud
25/02/2021


Le ministère des Affaires étrangères du Vénézuela n’a pas tardé à annoncer l’expulsion de l’ambassadrice de l’UE après l’annonce de sanctions européennes. Une décision qui tend encore plus les relations avec ce pays qui assume un virage autoritaire de plus en plus fort depuis quelques mois.



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La réponse ne s’est pas fait attendre. Juste après que l’Union européenne annonce des sanctions pour de nouveaux responsables politiques et sécuritaires du Venezuela, le pays a exigé l’expulsion de l’ambassadrice européenne dans le pays. « L’Union européenne a demandé au gouvernement du Venezuela de « revenir sur cette décision qui va accentuer l’isolement du Venezuela », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. « Le Venezuela ne surmontera la crise actuelle que par la négociation et le dialogue. L’UE est prête à faciliter cela, mais une telle décision ne va pas aider », a insisté MmeMassrali » rapporte Le Monde .

Cette décision semble irrévocable dans la mesure où elle a été prise par le président vénézuélien Nicolas Maduro et annoncée officiellement à la télévision d’Etat : « On n’avait pas envie de le faire, on le fait contre notre volonté parce qu’on voudrait avoir les meilleures relations qui soient avec l’Europe. Mais nous ne pouvons pas accepter que quelqu’un vienne attaquer le Venezuela, sanctionner le Venezuela. Soit vous rectifiez le tir, soit il n’y aura plus jamais d’accord de quelque nature que ce soit, plus de dialogue avec ces messieurs de l’Union européenne, pour que vous compreniez que le Venezuela est digne. »

Dix-neuf hauts responsables du pays ont été sanctionnés par des gels d’avoir sur le territoire de l’UE et interdictions de voyager. Portant à cinquante-cinq le nombre de personnalités vénézuéliennes concernées. « L’UE a notamment sanctionné Omar José Prieto, gouverneur de l’Etat de Zulia, le commandant des forces armées, Remigio Ceballos Ichaso, trois responsables du Conseil électoral, dont sa présidente, Indira Maria Alfonzo Izaguirre, ainsi que deux députés. L’UE avait annoncé en janvier être prête à adopter des mesures restrictives ciblées supplémentaires, compte tenu de la détérioration de la situation au Venezuela à la suite des élections législatives de décembre 2020. A l’issue de ce scrutin, boycotté par les principaux partis de l’opposition et dont les résultats n’ont pas été reconnus par les Etats-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine, le parti du président Maduro et ses alliés ont remporté 256 des 277 sièges de l’Assemblée nationale. Cette dernière avait été entre 2015 et 2020 la seule institution contrôlée par l’opposition, avec à sa tête l’opposant Juan Guaido, reconnu par plus d’une cinquantaine de pays comme président par intérim » rappelle le quotidien français.