Élevage intensif : une industrie comme les autres

Sébastien Arnaud
06/09/2019


Un reportage du journal « Le Monde » donne une lumière crue sur l’industrie de l’élevage intensif. En s’arrêtant sur une exploitation des Pays Bas qui communique abondamment sur sa politique environnementale, à la manière de n’importe quelle industrie sous pression de l’opinion publique.



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C’est le monde à l’envers. Une exploitation agricole qui assure qu’elle fait attention à l’environnement. Comme oubliant que le cœur de leurs activités est l’environnement, agriculteurs et éleveurs prennent le virage de l’industrie en termes de communication verte. Le constat est flagrant à la lecture d’un reportage du « Monde » sur une société hollandaise d’élevage . « A Middenmeer, dans la petite péninsule au nord d’Amsterdam, bâtiments d’élevage, serres horticoles et gigantesques centres de données se disputent les hectares disponibles. C’est sur ces terres situées au-dessous du niveau de la mer qu’Erik Weel et son frère Marcel ont installé en 2015 leur élevage de poulets futuriste : dans deux constructions sur pilotis séparées par des silos à grains, ils élèvent ici en permanence 320 000 poulets de chair. Une société néerlandaise, Vencomatic, a équipé la ferme de ce système à étagères, joliment baptisé « patio », mais dont le concept évoque moins les cours carrelées andalouses qu’un meuble de rangement suédois » raconte l’article. 
 
Outre les éléments factuels qui viennent préciser ce que l’on sait de l’élevage intensif, le reportage du quotidien fascine parce qu’il laisse transparaitre la communication de l’entreprise. Crée il y a moins de cinq ans, l’entreprise ne peut faire abstraction de l’évolution de l’opinion publique dans le domaine de l’environnement et le bien-être animal. Le sujet est donc abordé mais comme il le serait dans n’importe quel secteur de l’économie. Et si les arguments sanitaires méritent d’être entendus – tant d’autres éleveurs ne pouvant pas s’en parer – la question de la consommation de la viande est une fois de plus perçue comme un phénomène économique. « La densité est de 21 oiseaux par mètre carré. Lorsqu’ils atteignent leur taille maximale, cette densité est de 42 kg/m2, soit le maximum autorisé par la législation européenne. La technologie est omniprésente : contrôle des émissions de CO2 ou de particules fines, luminosité programmée pour simuler le jour ou diffuser une lueur bleutée censée apaiser les volatiles. La présence humaine, elle, est réduite au minimum ; seules trois personnes sont nécessaires au quotidien pour l’entretien du gigantesque poulailler, avec le renfort de six personnes lorsqu’il faut charger les poulets pour l’abattoir », lit-on plus loin.
 
Lire en intégralité le reportage sur le site du journal Le Monde