Contre vents et marées, la Commission met de côté l’environnement

Jean Camier
18/12/2014


Les associations et personnalités engagées sur les sujets environnementaux ont eu beau multiplier les déclarations pour que l’environnement prenne une place plus importante dans le programme de travail de la Commission européenne pour 2015, l’emploi reste la priorité. La qualité de l’air et l’économie circulaire ont été retirées de la liste des sujets de l’ordre du jour, décision qui risque de raviver les critiques contre la Commission Juncker.



« Les mises en garde des ONG, des eurodéputés et d’onze ministres de l’environnement n’y auront rien fait. L’environnement est le parent pauvre du programme de travail pour 2015 de la Commission européenne. Son président, Jean-Claude Juncker, et son vice-président, Frans Timmermans, ont confirmé, mardi 16 décembre, devant le Parlement européen, leur volonté de concentrer leur action en 2015 sur des propositions de loi relançant l’emploi » commence Le Monde.
 
Le quotidien relève par la même occasion la décision de la Commission de retirer « de l’ordre du jour 83 projets de règlements et de directives hérités de la Commission Barroso, dont deux textes clés sur la qualité de l’air et l’économie circulaire. » De quoi provoquer le courroux des ONG environnementales qui se sont inquiétées du désintérêt pour les problématiques écologiques.

Pollution et recyclage pas prioritaires

Les deux projets qui ont été enlevés de l’ordre du jour avaient pourtant été défendus par les instances européennes. Le premier, sur la qualité de l’air, visait à revoir la directive de 1999 sur les plafonds d’émissions « pour les principales sources de pollution générées par l’industrie, les transports, l’énergie et l’agriculture. Présenté en décembre 2013 par Bruxelles, ce texte prévoyait des seuils d’émission plus stricts et étendait la liste des polluants concernés, notamment aux particules fines PM 2,5, d’un diamètre inférieur à 2,5 microns, particulièrement dangereuses pour la santé » détaille Le Monde.
 
Le second, concernait l’économie circulaire. Ce concept est au centre de la vision réaliste de la transition écologique. Il s’agissait en l’occurrence de mettre encore plus l’accent sur le recyclage pour chercher à atteindre l’objectif de 30% de réduction des déchets d’ici à 2030.