Compteur Linky, la Cour des comptes non plus n’est pas convaincue

Sébastien Arnaud
08/02/2018


La Cour des Comptes est à ajouter sur la liste des critiques du compteur Linky. Dans son rapport annuel, l’institution s’en prend très directement à l’invention de Enedis, estimant que les consommateurs sont perdus par ce dispositif compliqué alors même que sa raison d’être est de leur simplifier la vie.



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Si la Cour des comptes aussi s’y met… Enedis rencontre une forte résistance avec sa campagne Linky. Comme l’avait déjà rapporté RSE Magazine, les objections et craintes des utilisateurs, soutenues par des associations, sont importantes pour un dispositif qui doit viser à mieux contrôler et prévoir la consommation. Alors que jusqu’ici les défenseurs des compteurs estimaient que les associations et militants étaient excessivement méfiants, la défense devra être tout autre face aux sages de la Cour des comptes.
 
C’est Le Parisien – Aujourd’hui en France qui résume dans les grandes lignes la critique acerbe de l’institution. D’abord, il y a l’aspect financier : « Alors que huit millions de compteurs « intelligents » Linky sont installés, le remplacement des 31 millions de vieux compteurs doit continuer jusqu'en 2024, à raison de 28 000 compteurs par jour actuellement. Coût : 5,7 Mds€. Mais le montage financier mérite qu'on s'y arrête. Car Enedis, qui avance l'argent pour l'instant, se remboursera — avec intérêts ! — dès 2021 auprès des usagers, par des augmentations de leurs factures. Au passage, selon le calcul de la Cour des comptes, Enedis empochera « une marge » de 500 M€. Un joli bonus ! », souligne le quotidien.
 
Ensuite, la Cour des Compte montre du doigt ce qu’il fallait être aveugle pour ne pas le voir à savoir l’incapacité du groupe à communiquer sur le sujet. Vécu comme une intrusion dans la vie privée, voire comme une privation de liberté, Enedis n’a pas réussi à accompagner le dispositif. Erreur de taille quand on sait que les compteurs Linky ont pour objectif de faciliter la maitrise de sa consommation. Sauf que si le consommateur ne comprend rien au dispositif, voit mal comment il peut s’investir en surveillant sur internet ou sur son téléphone sa consommation, estiment les hauts fonctionnaires.