« Cloud » : les géants américains accusés d’abus de positions dominantes

17/05/2022


Plusieurs entreprises européennes spécialisées dans le stockage en ligne pour les professionnels accusent les géants américains Amazon, Microsoft et Google de fausser la concurrence.



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Difficile de se mesurer aux géants de la tech américaine. Mais au-delà des moyens et des offres très offensives des principales entreprises du stockage de données en « cloud », c’est une fois de plus leur rapport à la concurrence qui est dans le viseur. « En ligne de mire, les trois groupes américains Amazon, Microsoft et Google, qui détiennent 69 % du marché en Europe, selon le cabinet Synergy Research Group. Les entreprises européennes ont, elles, doublé leur chiffre d’affaires en quatre ans… Mais leur part de marché a reculé de 21 % à 16 % » résume Le Monde.

L’Autorité de la concurrence va lancer dans les prochaines semaines une consultation publique puis rendre son avis au début de l’année prochaine. « Aux Etats-Unis, un rapport parlementaire s’est déjà alarmé de « techniques qui verrouillent les clients ». Et Bruxelles a rendu publique, mi-mars, une plainte pour abus de position dominante déposée contre Microsoft par OVH, leader français de l’hébergement. « Nous sommes en train de l’examiner », confirme-t-on à la Commission européenne » ajoute le quotidien.

Chaque grand groupe est accusé de fausser la concurrence notamment en compliquant considérablement la tâche des utilisateurs qui ne font pas le choix de leurs produits dans tous les domaines. Ainsi, utiliser Word pour ses textes pousserait naturellement à choisir Microsoft pour le stockage de données. 

« Autre usage jugé déloyal, les « crédits cloud gratuits » : « Ces offres ont des montants et des durées qui empêchent toute concurrence, et les utilisateurs sont finalement captifs. C’est un dumping déguisé », dénonce Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne (Renew). Amazon (33 % du marché du cloud mondial, selon Synergy) offre ainsi aux start-up jusqu’à 100 000 dollars (95 566 euros) de crédits sur ses services pendant un an, plus des logiciels. Dans un rapport, l’entreprise se félicite d’avoir ainsi distribué « des centaines de millions d’euros » en Europe et d’être prestataire de 75 % des quarante plus grosses start-up françaises » avance, parmi d’autres exemples, Le Monde.