Climat : moins de neige, plus de verdure dans les Alpes

Sébastien Arnaud
03/06/2022


Une équipe de chercheurs suisses s’est penché sur des données satellites de ces quarante dernières années pour montrer que les Alpes verdissent et que la neige recule.



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Ils ont regardé et examiné les données satellites depuis 1984 jusqu’à aujourd’hui pour le constater : les Alpes verdissent. Dans la prestigieuse revue Science  une équipe de chercheurs suisses a publié un article très parlant sur l’évolution du climat. « Le phénomène est une conséquence du réchauffement climatique, qui est deux fois plus rapide dans les Alpes que la moyenne mondiale, et de la modification de la pluviosité. L’abandon par l’homme des activités pastorales peut aussi y avoir contribué, car ce retrait s’est traduit par un embroussaillement progressif en haute montagne. L’étude publiée dans Science porte sur toute la zone située au-dessus de 1 700 mètres d’altitude, où les conditions environnementales sont très difficiles. « Au-delà d’une altitude appelée limite des arbres, seules les plantes herbacées et graminées des pelouses alpines parviennent à survivre aux conditions climatiques extrêmes », indique Jonathan Lenoir, chercheur au CNRS, qui n’a pas participé à l’étude. L’augmentation de productivité de la végétation s’observe surtout dans la partie inférieure de cette zone, autour de 2 300 mètres d’altitude. « Schématiquement on peut dire que le vert s’étend progressivement du bas vers le haut », décrypte Antoine Guisan, biologiste à l’université de Lausanne, et coauteur de l’étude » rapporte Le Figaro .

Au-delà de l’évolution de la verdure, les chercheurs ont observé également une fonte importante des neiges l’été qui annulerait les bénéfices de cette évolution de la verdure sur le CO2. « Même si la densification de la végétation permet de capter plus de CO2dans l’atmosphère, ce bénéfice devrait être rapidement contrebalancé par la fonte des neiges d’été. Avec d’autres effets en cascade. Ce recul favorisera en effet le dégel des sols, aggravant les glissements de terrain, chutes de pierres et autres symptômes du délitement de la montagne, ajoute le même article du Figaro. L’espace laissé pourrait également favoriser la migration d’espèces autrefois adaptées à des altitudes moins élevées ».