COP22, Marrakech se déguise en ville éco-responsable

Sébastien Arnaud
07/11/2016


A l’occasion de l’ouverture de la Conférence climatique Marrakech s’est maquillée en ville éco-responsable. Une mascarade pour certains militants marocains qui dénoncent lles manquements du pouvoir marocain dans de nombreux domaines clés.



ILD
Le pouvoir marocain se frotte les mains de pouvoir faire parler du pays dans le monde entier pour les négociations climatiques qui s’ouvrent aujourd’hui à Marrakech. Du monde entier, des délégations affluent vers cette ville touristique qui se prépare activement à l’évènement depuis des mois. « Vélos en accès libre, éclairage public à l’énergie solaire, mosquées labélisées « vert »... Marrakech en l’espace de quelques mois s’est transformée en chantre de l’économie d’énergie, une ville verte qui s’est équipée entre autres d’une vingtaine de bus municipaux fonctionnant à l’électricité, mis en service pour un marché de près de 600 millions d’euros » liste le site de RFI.

« Bienvenue à la COP21, ici on broie les gens »

Pour accueillir l’événement, les autorités ont dû se plier à certaines consignes des Nations unies, notamment sur la non émission de CO2. « Mais la volonté affichée est allée plus loin, faire de Marrakech une ville vitrine, moderne et co-responsable, porteuse d’un message clair. Une métropole d’un pays en développement capable de mobiliser les dernières technologies en faveur de la protection de l’environnement » poursuit la radio de l’audiovisuelle étranger français. Une position bien hypocrite quand on sait la crise économique, sociale et politique que traverse le pays. Quelques instants sur les réseaux sociaux suffisent à dénicher la colère de certains militants marocains.

Quelques jours à peine après les manifestations qui ont suivi la mort d’un jeune vendeur de poissons dans un camion poubelle, 
RFI rappelle le slogan qui a déjà fait plusieurs fois le tour du monde : « Bienvenue à la COP22, ici on broie les gens ». Souvent mis en avant dans des scandales politico-financiers, le Maroc est loin d’être un exemple dans tous les domaines. Une situation complexe pour les militants écologistes qui saluent la symbolique de l’évènement : avec la place croissante que prend l’Afrique démographiquement, une conférence climatique sur le continent est très largement saluée.