Bretagne, les algues vertes réagissent aux évolutions climatiques

Sébastien Arnaud
25/05/2018


La préfecture de Bretagne publie un communiqué qui fait état de son étonnement face à l’imprévisibilité de la prolifération d’algues à cause des conditions climatiques changeantes. Cette année, leur prolifération est « quasi-absente » contrairement aux moyennes habituelles.



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Le communiqué de la Préfecture de Bretagne ne cache pas sa surprise. D’après les observations des organismes spécialisés, la prolifération des algues vertes est impactée par les conditions climatiques de l’année. «  Le survol des principaux sites des côtes bretonnes réalisé mi-avril par le CEVA (Centre d'Étude et de Valorisation des Algues, à Pleubian) a permis de mettre en évidence la quasi-absence d'ulves sur ce premier inventaire, à quelques exceptions locales (Baie de la Forêt en Sud Finistère et quelques zones de vasières, du Morbihan principalement). La plupart des baies, y compris habituellement « précoces », sont encore exemptes d'ulves. La surface régionale couverte par les ulves (seuls les sites sableux ont été pris en compte) est quasiment nulle, très en dessous de la moyenne pluri-annuelle et parmi les moins importantes de la série de mesures débutée en 2002 » explique le texte.
 
Le constat est donc assez clair pour cette année sur les plages bretonnes. « Les causes en sont, avant tout, les données climatiques de ce début d'année, la plupart favorables à un retard saisonnier, en particulier le caractère dispersif de l'hiver (tempêtes) et les températures de l'eau basses en hiver et le restant au printemps. On peut ajouter que l'hiver a été très peu lumineux avec en particulier les mois de décembre, janvier, mars et la première partie d'avril qui présentaient des déficits d'ensoleillement de 15 à 40 % » ajoute le texte de la préfecture.
 
Difficile pour autant de noter une tendance stable d’année en année qui serait causée par une évolution constante du climat. Les auteurs notent plutôt une variabilité très importante entre les années avec parfois la succession de deux extrêmes par rapports aux moyennes enregistrées. « En 2017, à l'inverse, un hiver très peu dispersif, favorable au maintien des stocks d'algues de l'automne précédent, une température de l'eau plutôt douce ainsi qu'une luminosité exceptionnelle en fin d'hiver et début de printemps avaient entraîné des échouages particulièrement précoces dès les mois de mars et avril » rappelle le communiqué.