Au Brésil, la crevette est devenue politique après le pépin de santé de Jair Bolsonaro

07/01/2022


Le chirurgien qui est intervenu pour traiter l’occlusion intestinale de Jair Bolsonaro a expliqué que cette dernière avait été causée par des « crevettes non mâchées ». De quoi lancer un phénomène politique caustique autour de ces crustacés.



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Quel besoin le chirurgien de Jair Bolsonaro a-t-il eu d’entrer à ce point dans les détails ? En expliquant à la presse que l’occlusion intestinale du chef d’État avait été causée par « des crevettes non mâchées, il a tendu le bâton à la causticité populaire. « Le médecin a ensuite détaillé les mesures préventives auxquelles le président doit se soumettre pour éviter une nouvelle occlusion : bien mâcher, suivre une diète et marcher après les repas. Jair Bolsonaro, qui avait été hospitalisé en urgence dimanche soir à São Paulo, est donc rentré mercredi à Brasilia sans subir d’opération. C’est la septième fois que le chef de l’Etat brésilien, âgé de 66 ans, est hospitalisé pour des complications intestinales depuis l’attentat au couteau auquel il a réchappé pendant la campagne présidentielle de 2018 » détaille Le Monde .

Mais alors que les différentes opérations sont souvent accompagnées d’une abondante communication, cette fois les crevettes ont pris le dessus. « Dans ces conditions, le court séjour à l’hôpital n’a guère ému les Brésiliens, en dehors de son noyau dur de partisans, qui croient encore au martyr mais qui ne représentent qu’à peine 20 % de la population, d’après les sondages. Pour les autres, qui auraient déjà choisi de ne pas le reconduire à la présidence en octobre 2022, on se délectait plutôt de la plaisanterie apparue dès la fin de la conférence de presse de mercredi : « Si un camarao [“crevette”] a provoqué un tel désordre au président, imaginez un lula[“un calamar”] », en référence à l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, probable adversaire de Jair Bolsonaro à la prochaine élection présidentielle, et qui aurait une bonne longueur d’avance sur lui, selon toutes les enquêtes d’opinion », rapporte la correspondante du journal à Rio de Janeiro.