Afrique : le paludisme reste un fléau difficile à enrayer souligne l’OMS

27/04/2023


La nouvelle cheffe de l’équipe Maladies tropicales du bureau africain de l’OMS dresse un bilan préoccupant de la lutte contre le paludisme en Afrique .



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Dorothy Achu, vient de prendre ses fonctions de cheffe de l’équipe Maladies tropicales à l'OMS l'Afrique. D’après son analyse publiée par la branche communication de l’OMS, elle est bien au fait de la charge qui lui incombe. Ancienne responsable du programme national de lutte contre la palud au Cameroun, la scientifique dresse un bilan préoccupant. « Tout d'abord, c'est en Afrique subsaharienne que la charge du paludisme est la plus lourde. En effet, c'est là que surviennent environ 95 % des cas et des décès. Et c'est énorme. Le problème du paludisme en Afrique est donc très important. Fait aggravant, l'Afrique a été confrontée très récemment à une résistance à une série de médicaments, y compris aux antipaludiques », expique-t-elle, dans des propos rapportés par communiqué.

Loin de s’enrayer, la situation semble empirer. « L'éventail des médicaments à notre disposition pour traiter le paludisme est assez étroit. À l'heure actuelle, nous disposons uniquement de polythérapies à base d'artémisinine (ACT) pour le paludisme non compliqué. Ainsi, toute menace pesant sur ces médicaments sera vraiment catastrophique pour l'épidémiologie du paludisme sur le continent et pourrait entraîner de très nombreux cas et décès, ce que nous voulons évidemment éviter.  Le nombre de cas de paludisme a déjà augmenté depuis 2015-2016 dans de nombreux pays africains. Ainsi, la pharmacorésistance que nous observons est une menace supplémentaire à laquelle nous devons faire face, même si nous essayons d'aller dans une direction plus positive et de recommencer à progresser comme avant 2015 », lit-on plus loin. 

Tout n’est heureusement pas négatif. Par exemple, alors que la résistance aux médicaments était un vrai sujet de préoccupation, des alternatives ont été mises au point. « Aujourd'hui, nous disposons de meilleurs outils thérapeutiques - les ACT, qui associent deux médicaments efficaces - mais il y a toujours un risque de pharmacorésistance. Il est très important de savoir que, lorsque la résistance diminue l'efficacité de l'un des deux éléments de l'association, le deuxième élément est également affecté. Ce deuxième médicament sera exposé, et donc le parasite est plus susceptible d'y devenir résistant aussi. Ainsi, une association de médicaments aujourd'hui efficace pour traiter le paludisme pourrait rapidement devenir inefficace si on laisse la résistance se développer », ajoute la spécialiste. Plaidant pour le développement d’outils de surveillance afin de s’adapter aux évolutions de la maladie.