30 km/h partout et pour tous à Paris

Sébastien Arnaud
30/08/2021


En imposant une limite de vitesse globale de 30 km/h, la mairie de Paris réitère avec une mesure plus politique et symbolique qu’opérationnelle. Car la plupart des grands axes où cette vitesse est parfois dépassée restent sous le coup d’une limitation à 50 km/h.



Creative Commons - Pixabay
Ce sont plutôt les deux roues qui peuvent se sentir visées. La Ville de Paris vient d’annoncer que l’ensemble de son territoire serait limité à 30 km/h à l’exception de quelques axes. « Ce lundi, la capitale se met dans la roue de près de 200 villes françaises déjà passées, depuis 2003, aux 30 km/h sur l’ensemble de leur territoire. Parmi elles, Montpellier, Grenoble ou encore Toulouse. Si cette mesure a été plutôt bien acceptée dans ces agglomérations, le cas de Paris, dont 60 % des rues sont déjà limitées à 30 km/h, paraît plus épineux » introduit Le Figaro.

Quelques parties des quais de Seine, le boulevard des Maréchaux, les avenues du Bois de Vincennes ou de celui de Boulogne restent à 50 km/h. Une fois de plus les mécontentements sont surtout ceux d’habitants de banlieue qui se rendent à Paris en voiture et la mairie assure sur son site que près de 60% des Parisiens sondés sont favorables à la mesure. Même si cette fois, les propriétaires de deux roues ont de quoi s’inquiéter. Et s’agacer, notamment contre l’argument écologique. « C’est n’importe quoi, en moto, quand on est à 30 km/h, nous sommes en première, et c’est un régime qui est tout sauf écolo ! » s’agace auprès di Figaro le président de la Fédération française des motards en colère, Jean-Marc Belotti. Et le quotidien de préciser « Alors qu’une étude récente de l’Institut Cerema confirme que la pollution serait plus importante à 30 km/h qu’à 50 km/h lors de trajets à vitesse constante (lire ci-contre), cet argument est cependant remis en question dans le cas de la circulation en ville, soumise à de fortes accélérations et décélérations. » Comme à chaque étape dans le domaine des restrictions de circulation, on peut discuter de l’efficacité de la mesure ou des difficultés que les banlieusards vont rencontrer. Mais il faut garder en tête que chaque décision approche la capitale de plus en plus de l’objectif d’une ville sans voiture.