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​L’ineptie du classement des thèmes « prioritaires » en période électorale

07/09/2021



Dans une tribune publiée par « Le Monde » le directeur de la fondation Jean Jaurès s’appuie sur un sondage pour montrer que l’environnement est considéré dans l’opinion comme « un enjeu majeur ». Ouvrant ainsi le bal des déclarations biaisées sur « ce que veulent les Français » en période électorale.



Creative Commons - Pixabay
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Quelle organisation politique ou militante ne s’appuie sur aucun sondage ou statistiques ? La réponse est évidente et nous amène à observer avec dépit le début du bal des analyses savantes de sondages à l’approche des élections présidentielles. Dans les colonnes du « Monde », le directeur général de la Fondation Jean Jaurès – historiquement proche du parti socialiste – Gilles Finchelstein ouvre le bal  : « L’environnement s’installe comme un enjeu majeur. Tel est, en cette pré-campagne présidentielle, l’un des enseignements principaux de la neuvième vague de l’enquête annuelle « Fractures françaises » réalisée depuis 2013 par Ipsos Sopra-Steria pour Le Monde. Interrogés à choisir, parmi neuf propositions différentes, l’enjeu qui les préoccupe le plus à titre personnel, les Français placent l’environnement dans le tiercé de tête (41 %), 1 point seulement derrière la délinquance, 5 points derrière l’avenir du système social mais 7 points devant l’immigration. Plus encore, lorsque cette même question est posée en ajoutant dans la liste des propositions l’épidémie de Covid-19, on mesure l’intensité de la préoccupation environnementale : elle n’est en effet quasiment pas affectée par ce réagencement des priorités et devient alors le deuxième enjeu, juste derrière le Covid-19, alors que, pour ne prendre qu’un seul exemple, la délinquance perd 9 points ».
 
Suit alors une démonstration avec des arguments qui s’entendent puis deviennent plus militants : « Rien n’est acquis en premier lieu pour la campagne elle-même car nul ne peut dire quelle place réelle l’environnement occupera : il s’agit en effet d’une priorité concurrencée. Si l’on regarde la moyenne des Français, aucune priorité n’écrase les autres ; mais, si l’on regarde les priorités par électorat, on voit que l’environnement occupe la première ou la deuxième place chez les sympathisants d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), de La France insoumise (LFI), du Parti socialiste (PS) et de La République en marche (LRM) mais la sixième place seulement chez les sympathisants Les Républicains (LR) (31 points derrière la délinquance) et du Rassemblement national (RN) (49 points derrière l’immigration). Autrement dit, la bataille pour imposer un enjeu à l’agenda politique et médiatique est plus que jamais ouverte. »
 
Mais l’argumentaire est aussi péremptoire qu’il est bancal. Car il suffit de jeter un œil sur les autres sondages sur les présidentielles pour voir que la hiérarchie des intentions de votes est inversée par rapport à la place de l’environnement. Signe qu’il est pour le moins simpliste de tirer des conclusions électorales d’un sondage qui classe les thèmes. Sauf à considérer qu’un programme politique se construit sur des études de marché et non des convictions.






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