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​Aucune prison n’est dans les clous, estime le rapport 2022 de la Contrôleuse générale

Sébastien Arnaud
11/05/2023



La Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) vient de publier son rapport d’activité de 2022 sur l’état des prisons. Le constat est sans appel et constitue un nouveau signal d’alarme.



Creative Commons - Pixabay
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Dominique Simonnot, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) est catégorique, « Il n'existe pas de prison où il n'est porté atteinte à aucun droit. » L’ancienne journaliste vient de publier le rapport d’activité pour l’année 2022. « Pour arriver à cette conclusion, l'autorité administrative indépendante a visité durant l'année dix centres pénitentiaires, quinze maisons d'arrêt, deux centres de détention et un établissement pénitentiaire pour mineurs. A l'occasion de ce rapport annuel, la Contrôleuse générale alerte sur les conditions de vie des détenus et leurs "conséquences délétères" », rapporte France Info.
 
Le principal problème des prisons est le même depuis des années : la surpopulation. Avec des taux d’occupation qui vont de 135% à 200%. « Ce fléau touche particulièrement les maisons d'arrêt, destinées à recevoir les détenus condamnés aux peines les plus courtes et les prévenus en attente de jugement, avec un taux d'occupation moyen de 141% en janvier 2023. Le constat n'est pas nouveau : le nombre de détenus incarcérés a toujours été supérieur au nombre de places disponibles sur la période 1990-2023, à l'exception de l'année 2001. Mais le phénomène s'intensifie. En janvier 2020, la CGLPL recensait 70 651 détenus. Trois ans plus tard, ils sont 73 080 au 1er avril. Or, "pendant cette période, le nombre global des places de prison en France est resté à peu près stable, entre 60 500 et 61 000 places", précise le rapport. Cette surpopulation record inflige "aux prisonniers de vivre à trois par cellule, 21 heures sur 24 - dans moins d'un mètre carré d'espace vital par personne - d'être grignotés par les punaises, envahis par les cafards et les rats", égrène Dominique Simonnot. Elle contraint "2 100 d'entre eux à dormir sur un matelas au sol", pointe-t-elle », continue la chaine publique. Beaucoup des dérives ou problèmes relevés sont la conséquence de cette surpopulation. 
 
Autre problème central et pourtant connu depuis des années, les défauts de protection des détenus : « L'institution fait également le constat d'insuffisances "alarmantes" dans la protection des détenus. Ils sont de plus en plus nombreux à ne plus oser sortir de cellule "par crainte des violences". "Dans un des établissements visités, le nombre des détenus confinés par la peur se comptait en dizaines, ailleurs les rixes deviennent graves et fréquentes en cour de promenade. Les douches collectives peuvent aussi être un lieu d'insécurité", détaille la Contrôleuse. Lorsque les sorties de cellule sont possibles, elles sont jugées trop peu nombreuses : le détenu dispose de deux heures de promenade quotidienne "en principe offertes à tous", d'un accès au travail "parcimonieux", d'un enseignement qui ne "concerne que peu de personnes" et pour de trop brèves durées, et de "rares" activités et visites. »
 
Le signal d’alarme a été tiré de nombreuses fois, et c’est bien le manque de changement qui est le plus préoccupant, note le rapport.






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