Développer les filières industrielles qui favorisent le secteur alimentaire. Voilà la piste principale avancée par le communiqué publié par le Gouvernement du Togo. L’exécutif du petit pays d’Afrique de l’Ouest relaye la prise de position de son président, Faure Gnassingbé, ces dernières semaines en faveur de la souveraineté alimentaire du continent africain. Un appel qui avait été lancé par plusieurs chefs d’États et personnalités de la région le 30 mai dernier dans le magazine Jeune Afrique.
« Pour enrichir les terres cultivables afin de nourrir les populations, la sous-région doit capitaliser sur ses importantes réserves de phosphates et de gaz. À ce jour, plus de 7,6 millions d'agriculteurs ont reçu des biens ou des services agricoles et près de 200 000 tonnes d'engrais ont été distribuées aux exploitants vulnérables d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, selon la Banque mondiale. Dans le contexte actuel de crise mondiale, la survie des populations de nos régions est intimement liée à l'agriculture et à la sécurité alimentaire. La santé des sols et la question des engrais sont au coeur du problème, mais aussi de la solution. Alors que plus de 41 millions de personnes en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale souffrent déjà d'insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère, l'accès à la nourriture est problématique pour les populations les plus vulnérables, avec une inflation à deux chiffres des prix de la plupart des denrées alimentaires de base », avance le communiqué du gouvernement.
Les crises du Covid puis la guerre en Ukraine ont particulièrement souligné les fragilités du continent et de son manque de souveraineté sanitaire ou alimentaire. « Le cycle de paupérisation lie les problèmes d'accès aux engrais, l'appauvrissement des sols, et la chute des rendements. Briser ce cycle est une question stratégique essentielle puisque, au Togo comme dans de nombreux pays de la région, le secteur agricole fournit directement ou indirectement près de deux tiers des emplois. L'augmentation de la productivité agricole représente ainsi le socle indispensable pour lancer la transformation économique de l'Afrique de l'Ouest», souligne le communiqué.
Le 6 novembre, la Commission européenne a décidé de soumettre au Conseil la demande d’autorisation de culture du maïs 1507. La demande, formulée en 2001 par la société Pioneer, était en attente depuis longtemps et c’est le Tribunal de l’Union européenne qui a, fin septembre, fait remarquer le manquement de la Commission.
Ce type de maïs génétiquement modifié a été conçu pour résister à certaines attaques d’insectes. Sa vente ainsi que sa consommation animale et humaine sont autorisées dans l’espace communautaire mais la culture est interdite. Incohérence que la société Pioneer mettait en avant pour obtenir gain de cause.
Le Conseil doit donc récupérer l’affaire. Selon des observateurs des institutions européennes, il est très probable que le Conseil ne réussisse pas à réunir une majorité dans le sens de l’autorisation ou de l’interdiction. La Commission récupérera alors le dossier et sera dans l’obligation d’accorder l’autorisation en vertu de l’ancienne procédure de comitologie d'avant Traité de Lisbonne qui s’applique pour ce dossier de 2001.
Le maïs 1507 pourrait donc être cultivé par les agriculteurs français et européens dès février 2014.
En cas d’autorisation par les instances européennes, le débat sur les possibilités des Etats de s’opposer à la décision sera relancé. Les OGM sont un dossier délicat qui déchaine les passions. De nombreuses association écologistes ou de consommateurs ont déjà prévu de se mobiliser contre le maïs 1507, notamment pour les effets que cet OGM aurait sur l’environnement et les insectes non ciblés.
La Commission a donc relancé en parallèle la proposition de culture OGM de 2010. Celle-ci prévoyait de permettre aux Etats de limiter ou d’interdire des OGM pour des raisons autres que environnementale ou de santé publique. La proposition avait été validée par le Parlement en 2011 mais le Conseil n’avait pu trancher.