Une plateforme que la FAO juge « révolutionnaire » pour surveiller les tensions alimentaires et prévenir les crises. « Des données détaillées, exhaustives et actualisées sont essentielles pour faire face aux effets qu'ont des chocs tels que les sécheresses, les séismes ou les conflits sur la production agricole et les moyens de subsistance dans les régions du monde touchées par des crises alimentaires. Depuis son lancement, lors de la première vague de la pandémie de covid-19 il y a trois ans, le Système d'information pour les données sur les situations d'urgence (DIEM) de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) aide les décideurs à évaluer l'insécurité alimentaire aiguë des ménages agricoles et à en analyser les facteurs lorsque de tels chocs se produisent », explique le communiqué.
L’outil est particulièrement précieux alors que les risques de crises alimentaires se sont multipliés ces dernières années. « Alimenté par des données primaires recueillies régulièrement, combinées à des données géospatiales, DIEM est un outil novateur par sa taille, sa sophistication, sa qualité et sa rapidité. C'est la première fois que des données axées sur les moyens de subsistance agricoles dans des contextes de crise alimentaire sont recueillies à cette échelle et à cette fréquence. DIEM est actuellement actif dans plus de 25 pays en crise alimentaire et son système de surveillance enquête sur environ 150000 ménages par an, ce qui représente plus de 650 millions de personnes », précise la FAO.
Les premières utilisations grandeur nature ont été très convaincantes, ajoute le communiqué : « Des pays comme le Bangladesh, le Mali, le Mozambique et la Sierra Leone citent désormais les données DIEM dans leurs propositions de projet, ce qui les aide à obtenir des fonds pour des projets de terrain. Comme autre exemple récent d'utilisation de ce système par les partenaires de la FAO, on peut citer le séisme qui a dévasté, en février, de vastes régions de Türkiye et de Syrie. Dans les jours qui ont suivi l'événement, l'équipe DIEM a produit une analyse préliminaire des terres cultivées exposées à différents niveaux d'intensité du séisme et l'a affichée sur une carte interactive qui détaillait la situation au niveau des districts et des sous-districts.»
Moins d’insectes, c’est beaucoup d’inquiétudes pour la biodiversité en général et la sécurité alimentaire en particulier. Si le constat a été fait et vérifié depuis un moment, on a tendance à simplifier les causes de cette situation. Ainsi si l’on montre, à raison, souvent du doigt le changement climatique, les pesticides ou les espèces envahissantes, on oublie trop souvent que la lumière artificielle a un impact. C’est ce que nous rappelle un communiqué de Humanité et Biodiversité à ce sujet.
L’association va jusqu’à parler d’une « apocalypse des insectes » et pointe les conséquences dramatiques de cette tendance. « La plupart de nos cultures - et celles qui nourrissent les animaux que nous mangeons - doivent être pollinisées, et la plupart des pollinisateurs sont des insectes.
(…) Alors que les insectes continuent à décliner, cela devrait être un énorme drapeau rouge. En tant que société de plus de 7 milliards de personnes, nous avons des problèmes d'approvisionnement en nourriture » a déclaré l’universitaire américain Brett Seymoure (Washington University de Saint Louis).
S’appuyant sur le dernier rapport du gouvernement sur l’environnement publié fin octobre, Humanité et Biodiversité souligne les grandes lignes d’une situation inquiétante. « Pas moins de 18 % des espèces qui y ont été évaluées par les scientifiques sont éteintes ou menacées. Une véritable hécatombe (39 % des espèces menacées) guette les îles d'outre-mer, les plus riches en matière de vivant. En métropole, les populations d'oiseaux communs, comme les hirondelles, sont décimées (-22 % entre 1989 et 2017). Les « progrès » de l'artificialisation « aidant », les écosystèmes se réduisent et se dégradent. Seulement 20 % des habitats naturels d'intérêt communautaire sont dans un état de conservation jugé « favorable », les plus endommagés étant les dunes, les tourbières et autres milieux humides. Ils ne sont plus que 10 % à être encore dans les clous de la directive européenne Habitats-Faune-Flore » écrit l’association.