C’est lors d’une crise que l’on réalise qu’il n’y a jamais assez de liens de solidarité. Après des mois de soutiens et d’aide active, les collectivités de la mer Noire et du Caucase ont lancé un nouvel appel à l’aider lors de la réunion de la Conférence des autorités régionales et locales pour le partenariat oriental. « La réunion a rassemblé des responsables politiques du Comité européen des régions (CdR) et des pays du Partenariat oriental à un moment où la guerre en Ukraine a transformé la géopolitique de la région et où l'élargissement possible de l'UE figure en bonne place dans l'agenda politique. Le mois prochain, la Commission européenne présentera ses rapports annuels sur les progrès accomplis par les pays qui cherchent à rejoindre l'Union européenne, notamment l'Ukraine et la Moldavie, qui ont été officiellement reconnues comme pays candidats à l'UE en 2022, et la Géorgie, qui s'est vu offrir la même "perspective européenne" si elle mène à bien d'autres réformes », rapporte le Comité européen des régions (CER).
Les ensembles régionaux et collectivités sont un maillon essentiel pour les citoyens, et ce sont eux qui peuvent faire des liens transnationaux une véritable richesse. Surtout en période de crise géopolitique avec des situations très différentes selon les grands ensembles européens. « Au cours de l'année à venir, sur la base d'un plan d'action adopté le 7 septembre, CORLEAP plaidera en faveur de la décentralisation fiscale, d'une coopération plus approfondie entre l'UE et les pays du partenariat oriental, et de mesures supplémentaires pour poursuivre la relance post-COVID. CORLEAP apportera un soutien particulier à deux innovations récentes : le prix de la "ville verte" décerné aux municipalités du partenariat oriental qui alignent leurs politiques sur le "Green Deal" européen, et l'Académie d'administration publique du partenariat oriental, qui vise à promouvoir l'expertise dans le domaine des collectivités locales et régionales », explique le texte.
Les petits tronçons ferroviaires sont un casse-tête. Les faire passer à l’électrique serait un chantier titanesque et absolument pas rentable. Tandis que les wagons diesel ont un impact environnemental problématique. Quant à les abandonner, ce serait une défaite importante pour la mobilité et les connexions avec les zones rurales. Alors que la plupart des régions sont concernées, il n’est pas anecdotique de voir qu’une commande groupée de trains hydrogène a été effectuée et quatre régions. « Les Régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie lancent la première commande de trains bi-mode électrique - hydrogène en France. Une étape historique dans la baisse des émissions de CO2 du transport ferroviaire au service des voyageurs, des territoires et du développement d'un écosystème hydrogène et d'une filière d'avenir ! » annonce la région Grand Est par communiqué.
« SNCF Voyageurs commande à Alstom, pour le compte des 4 Régions, les 12 premiers trains bi-mode électrique - hydrogène issus de la gamme Coradia Polyvalent pour Régiolis développée par Alstom, pour un montant total de près de 190 millions d'euros. Après les trains utilisant les technologies vapeur, thermique, puis électrique, il s'agit du début d'une véritable révolution dans la mobilité ferroviaire. Cette première nationale contribue à l'ambition de transition énergétique visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et le bruit, enjeu soutenu par l'Etat français au travers de son plan Hydrogène initié en juin 2018. Il s'inscrit pleinement dans le programme PLANETER, la démarche de réduction de l'impact environnemental des mobilités régionales de SNCF Voyageurs, fondée sur la conviction qu'avec plus de TER, il y aura beaucoup moins de CO2. Par ailleurs d'autres Régions ont d'ores et déjà fait part de leur intérêt pour participer au projet dans un second temps » ajoute le texte de la collectivité.
Les trains Coradia sont annoncés avec une autonomie de 600 Km sur les portions sans électricité avec quatre voitures. Pour les 218 passagers en places assises prévues, les mêmes critères de confort et durées de trajets sont prévues.
Une double casquette qui pourrait bénéficier à Marseille. Le président de la région PACA et aussi de l’association des Régions de France, Renaud Muselier, a plaidé lundi 1er mars pour sa ville d’origine. « A l'occasion de la première réunion du comité de préparation de la présidence française de l'Union européenne au premier semestre 2022 qui s'est tenue ce lundi 1er mars 2021, Renaud Muselier, Président de Régions de France, a remercié Clément Beaune, Secrétaire d'Etat aux affaires européennes, pour la mise en place de cette instance transpartisane qui associe notamment les trois principales associations de collectivités territoriales. Après avoir souligné l'importance de cette présidence pour la France -pays membre fondateur de l'Union-, Renaud Muselier a rappelé l'engagement des Régions françaises vis-à-vis du projet européen et leur volonté de participer pleinement à cette séquence historique » rapporte le communiqué de l’association.
« A ce titre, le Président de Régions de France a présenté au partenariat national les principales priorités des Régions. Celles-ci sont au nombre de cinq : la mise en œuvre du plan de relance européen, la politique européenne de cohésion pour la période 2021/2027, la mise en œuvre et le suivi du pacte vert européen, le soutien aux régions ultrapériphériques et la conférence sur l'avenir de l'Europe. Sur ce dernier point, Renaud Muselier a insisté sur la nécessaire implication des collectivités territoriales dans les travaux de cette convention, en particulier des Régions eu égard à leur rôle dans la mise en œuvre de nombreuses politiques européennes. Aussi et toujours dans cette perspective, Renaud Muselier a officialisé la candidature de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur d'accueillir à Marseille le sommet des Villes et des Régions d'Europe, que le Comité européen des Régions organisera au premier semestre 2022 à l'occasion de la présidence française de l'Union » continue le communiqué.
Profitant de cette séquence française pour l’UE qui se tiendra début 2022 alors que la campagne présidentielle fera rage, le président de PACA sait qu’il peut intéresser l’Elysée. Renaud Muselier a même précisé qu’il souhaitait que le président de la République soit présent lors de l’événement. D’une pierre au moins trois coups.
Maillon essentiel mais oublié, les régions souffrent de trop de centralisation. Une réalité qui se vérifie par l’organisation des plans de relances. Le Comité européen des régions (CER) en atteste par les résultats de la consultation des régions sur ce sujet. « Le CdR et la commission ECON se félicitent de cette étude factuelle, mais les résultats montrent malheureusement que "seule une minorité d'États membres consultent leurs collectivités locales et régionales dans le cadre de l'élaboration du plan national pour la reprise et la résilience et qu'un nombre encore plus restreint d'États membres prend réellement leur contribution en compte". Le principal obstacle recensé par les répondants est "simplement le manque de volonté du gouvernement national, qui n'a pas cherché à associer des représentants des gouvernements infranationaux » explique le communiqué du CER.
« Si nous agissons rapidement, nous pouvons encore faire en sorte que les fonds destinés à la relance soient utilisés pour remettre la vie des citoyens sur la bonne voie et mettre en oeuvre la double priorité numérique et écologique au niveau local. Maintenant que les villes ont été reconnues comme des partenaires importants dans le règlement relatif au plan de relance, il importe que les pouvoirs nationaux et locaux coopèrent pour fournir des ressources urgentes aux personnes les plus durement touchées dans nos villes » a déclaré le maire de Florence et président d’Eurocité, Dario Nardella.
Tandis que la ministre des affaires européennes et fédérales de Hesse en Allemagne a abondé : « Compte tenu du montant de l'aide, la mise en oeuvre est particulièrement importante. Il convient à présent de veiller à ce que l'argent parvienne à la région et donne les impulsions nécessaires. Il s'agit d'investir dans la compétitivité, dans le pacte vert, dans le renforcement du système de santé et dans la numérisation. Ces objectifs ne peuvent être réalisés que si les régions ont leur mot à dire dans la conception et la mise en oeuvre des programmes. Le fait de pouvoir s'exprimer permet en effet de les concevoir conjointement en étant très proche des besoins sur le terrain. Tel est le principe fondamental de la subsidiarité, et nous l'encourageons ouvertement ».