Jeudi et vendredi 9 et 10 mars se tiennent à Paris les premières assises nationales contre les dérives sectaires. L’occasion de faire le point sur les nouveaux phénomènes qui émergent avec des phénomènes d’emprise de plus en plus liés aux réseaux sociaux ou aux théories du complots fantaisistes. Interrogé par France Info, Francis Gravel, président de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miniluves), a confirmé que les signalements avaient explosé ces dernières années.
« Des centaines de milliers de nos concitoyens sont concernés directement ou indirectement par ces problématiques-là. Un rapport parlementaire, il y a quelques années, avait évoqué un demi-million. S'agissant du nombre de signalements reçus par la Miviludes, il est en hausse de 86% en cinq ans. Ce processus est pernicieux, pervers, parce qu'il s'inscrit dans de la manipulation mentale. Évidemment, il est dangereux puisqu'il se traduit par des problématiques psychologiques, financières, physiques. Parfois, il aboutit à des drames, comme des viols ou des morts » explique Francis Gravel.
Si l’emprise et les dérives sectaires ne sont pas une nouveauté, l’augmentation observée s’expliquerait notamment par l’émergence de nouveaux types de gourous ou de comportements sectaires sur internet. « L'un des éléments-clés de cette évolution du phénomène sectaire, c'est d'abord l'émergence des réseaux sociaux, et donc la démultiplication de micro-influenceurs sectaires. Ils s'inscrivent toujours dans les mêmes logiques, en vous vendant du bonheur, des recettes miracles, notamment lorsque vous êtes confronté à la maladie. Ils exploitent toutes les failles, toutes les vulnérabilités, toutes les fragilités qui peuvent concerner chacun d'entre nous » ajoute le responsable.
Quant aux victimes, le responsable de Miviludes a un message à leur faire passer : « Ça n'a rien à voir avec une question de naïveté. Il ne faut pas sous-estimer l'intelligence de ceux que nous avons en face. Ils s'adaptent aux évolutions de la société, aux besoins, aux attentes de nos concitoyens en quête de sens et qui reçoivent une vision du monde, des recettes, des guides de vie leur permettant d'être dans un processus soi-disant d'avancée, de développement, alors qu'ils sont au cœur de manipulations avec des préjudices qui peuvent être très lourds. »
A Zaporijia en Ukraine, une centrale nucléaire sert de champs de bataille. Cette image inquiète les experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) depuis quelques semaines. Finalement l’annonce d’une délégation pour inspecter le complexe sonne comme une bonne nouvelle. « Une équipe de l'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU est en route ce lundi pour la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, a annoncé le même jour l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) alors que la Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement de bombardements dans les environs de la centrale, alimentant les craintes d'une catastrophe » explique l’organisation internationale par communiqué.
La direction de l’AIEA n’a pas caché sa satisfaction alors que depuis plusieurs jours, et notamment l’annonce de bombardements sur place, l’inspection de la centrale était demandé avec insistance. « Selon l'AIEA, la mission prévue évaluera les dommages physiques subis par les installations de la centrale de Zaporijia. Il s'agit également de déterminer « si les systèmes de sûreté et de sécurité principaux et de secours sont fonctionnels ». L'AIEA évaluera les conditions de travail du personnel, en plus d'effectuer des activités de sauvegarde urgentes sur le site » explique le texte d’annonce de la mission.
Avec six réacteurs nucléaires et une prise de contrôle du lieu au début de la guerre par les troupes russes, elle a été directement visé par des bombardements ces dernières semaines. « Les Nations Unies ont demandé ces derniers jours le retrait des équipements et du personnel militaires de la centrale nucléaire afin de s'assurer qu'elle ne soit pas une cible. Et l'instance onusienne basée à Vienne réclamait également depuis plusieurs mois de pouvoir se rendre sur les lieux, avertissant du « risque réel de catastrophe nucléaire » » rappelle l’AIEA qui cherche désormais des garanties pour effectuer sa mission en toute sérénité.